L’installation du plasticien Claude Lévêque, exposée à l’occasion des 350 ans de l'Opéra de Paris, a suscité de nombreuses critiques et moqueries sur les réseaux sociaux.
Des goûts et des couleurs, on ne discute pas... Enfin presque. La polémique née autour des deux énormes sculptures de pneus, couvertes à la feuille d'or et fixées sur les rampes du grand escalier central de l’Opéra Garnier, en est l’illustration parfaite.
Réalisée dans le cadre des 350 ans de l'Opéra de Paris, et intégrée à un ensemble d'installations baptisées Saturnales, l’œuvre est signée par Claude Lévêque. Les pneus du plasticien, qui a eu carte blanche à l’intérieur du monument, ont en effet suscité une série de critiques et de moqueries sur les réseaux sociaux.
Lancement officiel des célébrations des #350ansoperaparis et #30ansoperabastille avec l'installation des #Saturnales de l'artiste #ClaudeLeveque, investissant les espaces publics du #PalaisGarnier et le toit de #OperaBastille. À admirer durant toute l'année 2019! Et #bonneannee! pic.twitter.com/xaiZYnyV3u
— Charledward LL (@CharlEdwardLL) 31 décembre 2018
Le Palais Garnier « sponsorisé par Michelin »
Sur Twitter, un utilisateur dont le message a été largement partagé ironise par exemple : « Ces deux immondices dorées sont donc prévues pour rester toute l'année 2019 à Garnier ? Joyeux anniversaire l'Opéra de Paris... »Si d’autres internautes se demandent sur le même ton si l’événement ne serait pas « sponsorisé par Michelin », d’autres réactions viennent par ailleurs du monde de la culture.Ces deux immondices dorés sont donc prévus pour rester toute l’année 2019 à Garnier ? Joyeux anniversaire l’Opéra de Paris ... pic.twitter.com/smO2Zxx0vA
— Guillaume Giraudon (@Guiguiii94) 30 décembre 2018
Quand on annonce des Saturnales, on peut penser aérien, festif... Mais manifestement pour l'Opera de Paris qui a passé une commande à Claude Levêque pour son année-versaire 2019 ca rime avec grinçant (voir la vidéo) clinquant et écrasant Beau gâchis (https://t.co/93k7PlSR25 ) pic.twitter.com/KWcdNge1IS
— MWeilc (@Mweilc) 31 décembre 2018
Une œuvre opposée à « l'harmonie » de l’Opéra
Didier Rykner, historien de l'art et créateur du site La Tribune de l'Art, a par exemple signé un texte très critique à propos de l’œuvre : « A chaque fois le scénario est le même : une 'commande' est passée à un artiste pour installer une œuvre, non pas dans un endroit qui en aurait besoin - et Dieu sait s'il ne manque pas de lieux qui pourraient être embellis même par la plus médiocre des installations -, mais bien là où rien n'était nécessaire parce que l'harmonie y règne. »Claude Lévêque, lui, se défend d’avoir voulu chercher l’indignation à travers l’installation : « Ces pneus ne sont nullement là pour provoquer ». L'artiste français assure même aussi avoir eu « beaucoup de plaisir » à imaginer l’œuvre. Polémique ou pas, les deux pneus dorés devraient rester une année entière à l’intérieur du Palais Garnier.