"Où sont passés les deux bœufs dorés ?" : inquiétude autour d’une enseigne classée aux monuments historiques rue Mouffetard à Paris

Alors que la mairie du 5e arrondissement a annoncé l’ouverture d’une enquête cet été après la disparition des ornements d’une façade située au 6 rue Mouffetard, l’association SOS Paris rappelle l'importance de protéger le patrimoine de la capitale.

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"C'est vrai, où sont passés les deux bœufs dorés ? Vous me le faites remarquer, je n'avais même pas fait gaffe", réagit Hélène, une Parisienne de passage ce lundi dans la rue Mouffetard. "Je traverse souvent cette rue mais on ne fait pas tout le temps attention, il faut lever le nez. La façade rouge a été repeinte récemment. Ça fait 30 ans que je passe dans le coin, c'est un très beau patrimoine, de l'artisanat très joliment fait. C'est malheureux", ajoute-t-elle.

Pas plus d’informations quand on interroge le restaurant libanais situé juste en dessous de cette façade, à deux pas de la place de la Contrescarpe. "Ce n’est pas à nous. Les bœufs ont été retirés dans le cadre d’une rénovation, le syndic de l’immeuble a fait des travaux", explique le gérant.

Dans un tweet publié le 14 juin dernier, Florence Berthout alertait sur la situation. "Façade classée, décor mythique de la Contrescarpe, les vaches du 6 rue Mouffetard ont disparu. Je demande aux services de l'urbanisme d'enquêter dans les plus brefs délais et de trouver une solution pour protéger notre patrimoine vernaculaire", écrit la maire Horizons du 5e arrondissement.

Plus de trois mois après, SOS Paris s’interroge. "La maire du 5e arrondissement a annoncé une enquête. Quels en sont les résultats ?", écrit l’association, qui défend le patrimoine architectural de la capitale, dans un tweet publié dimanche.

"Les décors doivent bien être restaurés"

Avant de publier un nouveau tweet ce lundi, suite à la publication de cet article : "Magie des réseaux sociaux : notre tweet nous a permis de retrouver la trace des statuettes de bœufs. Elles sont chez le doreur qui attend depuis des semaines un feu vert de l'administration pour faire son travail. Nous voilà rassurés."

"Les décors doivent bien être restaurés, confirme Philippe Khayat, membre de SOS Paris. Ils ont découvert à la sonde qu'il y avait un décor polychrome sous la couche de peinture. Ça demande une restauration plus complexe que prévu. Ça bloque au niveau de la Direction régionale des affaires culturelles (Drac)."

"La façade a été ravalée il y a quelques mois, c’est inscrit à l’inventaire des monuments historiques", confirme-t-il également.

Selon une photographie datant de 1917 disponible sur le site de Paris Musées et partagée par SOS Paris sur X, on peut voir les deux bœufs, autour d’un enseigne de boucherie. D’après le site Paris la douce, l’immeuble date du 18e siècle et la boucherie était en activité "jusqu’à la fin des années 1970". L’article note par ailleurs la présence de "trois médaillons représentant des moutons" qui ont été, comme les bœufs, "peints d’un jaune qui a conservé sa vivacité".

"Selon le permis de ravalement, les bœufs sont en cours de restauration, mais ça prend du temps, il n’y avait pas beaucoup d’informations donc on s'inquiétait, précise Christine Nedelec, présidente de SOS Paris. On nous a fait le coup plusieurs fois avec des éléments restaurés qui ne reviennent jamais. Dans ce cas, ils semblent essayer de faire les choses bien."

Le charme de l’ancien raconte des histoires. On n’arrive pas à enrayer ce phénomène, on nous alerte souvent trop tard.

Christine Nedelec, présidente de SOS Paris

"Ce type de patrimoine disparaît souvent, il y a de nombreux cas, poursuit-elle. Par exemple, rue Montorgueil, les enseignes des vieilles boutiques, qui avaient résisté au temps, ont fini par disparaître les unes après les autres. C’est compliqué d’empêcher ça, dans un contexte de gentrification et de spécialisation des cafés et des restaurants, et face à une absence de volonté politique de protéger ces trésors. Le charme de l’ancien raconte des histoires. On n’arrive pas à enrayer ce phénomène, on nous alerte souvent trop tard."

Philippe Khayat et Christine Nedelec rappellent par ailleurs la polémique autour de l’enseigne "Au nègre joyeux", place de la Contrescarpe. Contactée à propos de l’enquête annoncée suite à la disparition des ornements dorés du 6 rue Mouffetard, la mairie n’a pas répondu à nos sollicitations à ce stade.

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