Une trentaine de famille sans-abri et des militants de l'association Droit au logement (DAL), occupaient dimanche un ancien commissariat du centre de Paris, vacant depuis l'été, pour réclamer un logement.
L'immeuble de cinq étages du 18 rue du Croissant à Paris abritait provisoirement le commissariat du IIe arrondissement. Le bâtiment vidé en septembre, est désormais la propriété de la société Ufifrance, spécialisée dans le tourisme de luxe.
Les premières familles ont commencé à s'installer dans le bâtiment "lundi", a affirmé Jean-Baptiste Eyraud, porte-parole du DAL. L'association "soutient" l'occupation mais n'en est "pas à l'origine", a-t-il assuré.
Jean-Baptiste Eyraud accompagné du maire de l'arrondissement Jacques Boutault, sont venus constater vendredi l'occupation. Ils ont attendu 48 heures pour l'officialiser.
Quelques matelas ont été posés dans une grande salle au premier étage de cet immeuble, pourvu de douches et d'électricité. Un appel à la solidarité est lancé pour obtenir des couvertures et des chauffages électriques.
Selon M. Eyraud, "jusqu'à une cinquantaine de familles peuvent être logées" dans les locaux d'une superficie d'"environ 3.000 m²".
L'ancien commissariat, vide depuis l'été est désormais la propriété de la société Ufifrance, spécialisée dans le tourisme de luxe.
Placardé à l'entrée de l'immeuble, le permis de construire est daté d'octobre 2016 et a été prorogé en novembre 2018. Est prévue la construction "après démolition" d'un "hôtel de tourisme (84 chambres)".
Le maire Jacques Boutault s'insurge contre cette future spéculation immobilière :
La réquisition de cet ex-commissariat vise à pousser le gouvernement à reloger "les personnes sans-abri" ."C'est pas des hôtels de luxe dont on a besoin; mais des logements !"
Dans un communiqué, le DAL souligne que le IIe arrondissement de Paris est "durement impacté par le tourisme de masse, avec les locations meublées touristiques" et est "en déficit grave de logements sociaux". Selon l'association, il y a 26 % de logements vacants dans cet arrondissement du coeur de Paris, le plus haut taux de la ville."Les spéculateurs ont mis la main sur l'immobilier à Paris, plus personne peut se loger". ajoute-t'il.
La mairie du Ile s'engage à scolariser les enfants logés dans l'immeuble occupé dès la rentrée ce lundi matin."Il faut occuper les logements vacants car l'Etat refuse de réquisitionner" rajoute Jacques Boutault .
En 2007, le DAL avait occupé un immeuble dans cet arrondissement à l'angle de la rue de la Banque et de la rue Reaumur. Suite à cette intervention, la Mairie de Paris a préempté l'immeuble pour en faire des logements sociaux.