Un homme était soupçonné d'être l'auteur d'une cinquantaine de tags à caractère antisémite sur la ligne du RER C. ll été condamné samedi 2 mars à Paris pour "dégradations de biens d'utilité publique" à 6 mois de prison avec sursis.
Le suspect - un employé du conseil départemental des Yvelines né en 1953, selon plusieurs médias - a été déféré vendredi soir au parquet de Paris qui a décidé de la faire juger en comparution immédiate samedi après-midi devant le tribunal de grande instance de Paris. Il a été condamné à six mois de prison avec sursis et mise à l’épreuve avec obligation de soins pendant deux ans, rapporte Le Monde.
Une autre procédure judiciaire, pour "provocation à la haine raciale", se poursuit par ailleurs à son encontre. Le tribunal n'avait pas à se prononcer sur le caractère antisémite des graffitis.Durant le procès, il a affirmé à plusieurs reprises ne pas être antisémite, rapporte le quotidien. Il a expliqué son geste d'une curieuse façon : "J’ai commencé à mettre des croix gammées parce que c’était trop long de mettre des phrases, et je voulais trouver un symbole de révolte. Remarquez, j’aurais pu faire la faucille et le marteau."
Par ailleurs, l'accusé est dans une situation financière fragile. Il prend en charge de nombreux frais de santé de son fils lourdement handicapé et de sa mère en unité de soins longue durée.
Sa condamnation n'a pas été inscrite à son casier judiciaire. Il peut ainsi conserver son emploi.
Flagrant délit
Cet homme avait été interpellé mercredi en flagrant délit par des agents de la sûreté ferroviaire peu après 6h du matin en gare de Versailles Rive Gauche, avait indiqué une porte-parole de SNCF Transilien.Les jours précédents de nombreux tags antisémites (croix gammées et insultes) inscrits sur les murs des gares ou des trains du RER C avaient été relevés par la SNCF.
Il y a très vite eu "une forte présomption" qu'un seul homme était l'auteur de ces graffitis, réalisés sur une dizaine de jours, avait précisé cette porte-parole.
Il agissait le matin
Des agents de la sûreté ferroviaire ont alors visionné la vidéosurveillance et ont repéré un homme agissant au petit matin sur des armoires électriques.Il a ensuite été surpris mercredi en gare de Versailles Rive Gauche où il a été interpellé avant d'être remis aux policiers de la brigade des réseaux franciliens (BRF).
Le suspect a aussitôt reconnu les faits et a admis "une cinquantaine de tags", a déclaré la porte-parole.
La SNCF a porté plainte pour "dégradation" et "incitation à la haine".