À la fois musée et galerie, ce lieu privé était atypique dans le paysage culturel parisien. La Maison rouge accueillait 100.000 visiteurs par an. Un entrepreneur culturel devrait racheter les murs.
Antoine de Galbert vous prend par la main, amoureux de sa dernière exposition. Mais c'est fini. 14 ans et sa Maison rouge devient maison close.
"C'est une fermeture qui est très sereine. C'est toujours un peu triste de fermer un lieu mais c'est un lieu privé qui est libre d'ouvrir comme de fermer. Je crois que nous avons fait des choses extraordinaires avec une équipe magnifique. Il faut savoir tourner les pages et arrêter quand tout va bien", indique Antoine de Galbert, fondateur de la Maison rouge.
C'était "parfois un peu lourd"
Oui, cela marchait bien cette maison du bonheur, avec ses expositions abracadabrantesques et ses 100.000 visiteurs par an. Mais la maison coûte chère. Galbert n'est pas Pinault ou Arnaud."On voit de plus en plus de grands projets, parfois magnifiques, mais qui sont le fait d'hommes très importants, qui peuvent défiscaliser une partie de leurs impôts. Là, c'était un peu différent parce que c'était une personne privée, et parfois un peu lourd", affirme le fondateur.
Et d'ajouter : "Je me suis souvent senti un peu marginal dans le paysage culturel parisien, mais j'ai beaucoup d'amis, je ne me suis jamais senti seul. J'aime les gens qui s'expriment, qui aiment, sincères et honnêtes."
Une expo autour du rêve que l'homme a toujours caressé d'avoir des ailes ! La dernière exposition à La maison rouge avant fermeture définitive du lieu. @lamaisonrouge https://t.co/19F6kEN23z
— Culturebox (@Culturebox) 3 septembre 2018
Poursuite du mécénat
Galbert est un visionnaire mélancolique, qui ne se livre que peu en public. Il n'a pas fait les beaux jours de Paris Match par exemple. Alors pour éviter de faire un portrait moche, on a demandé à ses deux bras droits ce qu'ils en pensaient."Je me suis dit que ce type était passionnant, il a un projet incroyable. Il veut faire un lieu d'expo et ne veut pas montrer sa collection. Il a beaucoup d'ambitions tout en étant absolument humble et à la fois charismatique", pense Paula Aisemberg, directrice de la Maison rouge.
De son côté, Aline Vidal, galeriste et épouse d'Antoine de Galbert raconte : "Quand il va voir une exposition, il est un peu en transe. Il est enchanté par quelque chose et il va directement vers les œuvres qu'il attend."
Dès l'an 2000, Galbert avait investi sa fortune dans une fondation qui porte son nom. Elle va continuer et a des projets de mécénats. Mais pour la Maison en habit rouge, on en restera là.
demain > jeudi 10 mai, c'est férié mais la maison rouge est ouverte !
— la maison rouge (@lamaisonrouge) 9 mai 2018
Et comme tous les jeudis, nocturne jusqu'à 21h.
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