Nathan Paulin va partir de la tour Eiffel pour rejoindre, 600 mètres plus loin, le théâtre de Chaillot les samedi 19 et dimanche juin. Il sera suspendu sur une slackline, une sangle tendue entre les deux édifices.
Heureusement pour lui, Nathan Paulin n'a pas le vertige. Car la ligne sur laquelle il marchera sera suspendue à 70 mètres de hauteur, près de deux fois la hauteur des immeubles parisiens. Samedi 18 (à 16h15) et dimanche 19 septembre (à 15h), le funambule s'élancera de la tour Eiffel pour rejoindre, 600 mètres plus loin, le Théâtre national de Chaillot.
Une performance qu'il avait déjà réalisée en 2017 (pour le Téléthon) établissant à l'époque un record mondial de traversée en milieu urbain. "Je n'avais pu faire cette traversée qu'une seule fois, c'était diffusé à la télévision, j'avais beaucoup de stress, c'était un record. Cette fois-ci, j'aurai plus le temps, je me poserai moins de questions", explique Nathan Paulin.
Une performance organisée par le théâtre de Chaillot et son nouveau directeur, Rachid Ouramdane, qui souhaite faire sortir le théâtre hors les murs. Pour la rentrée du lieu, une quarantaine d'artistes vont déployer leurs talents pour mettre "en jeu la notion de la limite corporelle et la fragilité de la quête d'absolu du dépassement de soi", indique un communiqué autour de cet événement.
"Visuellement extrême"
A la question de savoir si un tel exercice engendre encore une certaine frayeur, Nathan Paulin répond que non : "C'est vraiment une pratique qui est visuellement extrême mais où l'engagement ne l'est pas car il n'y a pas de danger si tout est bien fait. J'essaie plutôt de faire quelque chose qui soit poétique et beau. Souvent les gens qui regardent ont plus peur que moi qui suis en train de pratiquer."
Pour arriver à ce résultat, l'entraînement et la préparation sont intensifs. Il s'entraîne dans son jardin situé dans un village des Alpes et travaille surtout le gainage des jambes et des bras. Lors de ces traversées, il est attaché avec un harnais d'escalade et la sangle sur laquelle il marche est doublée par sécurité. "En cas de chute, il ne m'arrive rien. C'est pour cela que la partie préparation est très importante car si un jour il y a un problème, je n'ai pas de deuxième chance", raconte-t-il d'un ton serein.
De nombreux records
Du haut de 70 mètres et pendant 30 minutes, il pourra contempler Paris pendant que les spectateurs se demanderont bien ce que cet homme fait là. Ces passants d'un jour ne se douteront pas qu'il a fallu des heures pour installer ce cordon entre ces deux édifices.
En temps normal, c'est un drone qui permet de tirer un fil de pêche d'un point à un autre. Dans le cas présent, les huit personnes de l'équipe vont dérouler manuellement la slackline pendant la nuit de vendredi à samedi. La route sera d'ailleurs coupée à la circulation 2 heures pendant la nuit.
"C'est très complexe de l'installer, sans compter l'obtention des autorisations", explique le jeune homme de 27 ans.
À son actif, plusieurs records mondiaux et des traversées dans le centre d'affaires de la Défense à Paris ou dans des milieux naturels dont une à plus de 600 mètres de haut. Et de nombreux projets encore en tête : une traversée entre des éoliennes en Suisse ou, au printemps prochain si tout se passe comme prévu, une traversée entre le Mont Saint-Michel et la rive d'en face. "Une traversée de 2 km, ce serait un record du monde", conclu-t-il.