Sur la place de l'Étoile, des rangées d'arbres et moins de voies pour les véhicules : l'avenue des Champs-Élysées et ses environs doivent être relookés avant les JO de 2024. Un projet en attente de soutien des élus.
100 000 piétons par jour. 64 000 voitures au quotidien. Une pollution aux particules fines plus importante que sur le périphérique un tiers de l'année. Pour les parisiens, les Champs Élysées ce n'est pas vraiment la panacée. L'avenue est littéralement snobée par les Parisiens, qui lui préfèrent des quartiers comme le Marais, Châtelet, les Grands Boulevards, le Quartier latin ou Opéra pour sortir ou faire la fête, selon une étude révélée en février 2018 par l'Ifop. Pourtant, la "plus avenue du monde " reste pour les touristes une visite incourtournable.De fait, sur les quelque 100.000 piétons qui arpentent chaque jour les Champs-Élysées, 53% sont des touristes étrangers, 19% des touristes français, 22% travaillent dans le quartier, 2% y vivent, tandis que 4% sont des flâneurs parisiens ou franciliens.
Intervenants : Philippe Chiambaretta, Architecte // Jean-Noël Reinhardt, Président du Comité des Champs-Elysées.
Reportage d'Aude Blacher et Nicolas Métauer
"C'est une transition de l'époque qu'on est en train de vivre, et pour l'instant cette transition n'a pas été effectuée. Les Champs-Elysées sont restés à côté de cette transition, ils sont donc associés à une autre époque : celle du 20e siècle" Il faut travailler à retrouver les Champs-Elysées que les parisiens ont aimé". confiait mercredi l'architecte Philippe Chiambaretta, lors d'une conférence de presse.
Pour bouleverser les Champs-Élysées avant les JO de 2024, et rendre l'avenue plus agréable, les professionnels du commerce ou du foncier réunis au sein du comité Champs-Élysées, interpellent les autorités, et candidats à la mairie de Paris pour les élections de 2020.
Parmi leurs propositions: diviser par deux le nombre de voies (deux fois deux voies, dans le futur), changer le revêtement de la chaussée pour réduire le bruit, créer des "voûtes d'arbres" avec des arbres sur chaque trottoir, multiplier les terrasses et créer des kiosques.
"L'avenue des Champs-Élysées est devenue "une véritable autoroute urbaine", alors qu'"historiquement, c'était un lieu de promenade", rappelle Jean-Noël Reinhardt, président du Comité Champs-Élysées.
C'est aussi "une des avenues les plus polluées de la capitale" tant au "niveau sonore" qu'au "niveau atmosphérique", soulignent les professionnels.
Au-delà des Champs-Élysées, les professionnels souhaitent également s'atteler à la place de l'Étoile, aux jardins qui bordent le secteur et qui sont peu connus des Parisiens, ainsi qu'à la place de la Concorde.
"Un parcours piéton plus large" autour de l'Arc de Triomphe, une "patinoire en hiver", "un marché aux fleurs au printemps" et "une plage en été" sur la place de l'Étoile pourraient voir le jour.
"Il faut que cette ville et les Champs-Élysées qui en sont le symbole évoluent", estime l'adjointe en charge du Commerce, Olivia Polski, pour qui ce projet "s'inscrit complètement dans la vision de la Ville sur les questions de mobilité, de lutte contre la pollution".
"Ce qui est proposé c'est que les Parisiens réinvestissent l'avenue des Champs-Élysées", ajoute l'élue, qui promet que la mairie reverra ces partenaires "pour continuer ce travail".
A la mairie, le projet suscite un intérêt. Mais la principale difficulté restera de le financer.