Contrairement à une idée largement répandue ces dernières années, Paris abrite encore dans certains quartiers une population très pauvre. C'est ce que montre une étude du Centre d'Observation et de Mesure des Politiques Sociales (COMPAS) publiée par "La Gazette des Communes".
Qui a dit qu'il n'y a plus de petites gens à Paris, qu'il faut désormais avoir des moyens, voire être très privilégié pour habiter Paris ? Tout le monde, en réalité.
Depuis plusieurs années, nous sommes tous persuadés que les Parisiens sont désormais tous des "hauts revenus", des héritiers, des privilégiés de la société. C'est vrai en grande partie. Pour s'installer à Paris, il faut désormais disposer de sommes importantes, et par conséquent la population parisienne est majoritairement constituée d'une population qui a des moyens importants.
Mais l'enquête du Centre d'Observation et de Mesure des Politiques, le COMPAS, pour la "Gazette des Communes", consacrée au taux de pauvreté des 100 plus grandes communes de France, montre que ce n'est pas la seule réalité de Paris. L'étude montre qu'une population très pauvre vit encore dans les arrondissements populaires de la capitale.
L'enquête situe son seuil aux familles qui disposent, au maximum, de 977 euros de revenus mensuels par ménage.
Concernant Paris, la capitale se place au 17ème rang de ces 100 grandes villes, avec un niveau moyen de 14% de sa population qui vit en dessous du seuil de pauvreté. La moyenne nationale est de 14,3% et si l'on s'en tenait là, on pourrait simplement en conclure que finalement, Paris est dans la moyenne. Mais l'intérêt de l'étude est aussi sa finesse d'observation et de découpage qui permet d'observer arrondissement par arrondissement, où se situe réellement cette pauvreté.
Et dès lors, on s'aperçoit que ce taux de population en grande pauvreté passe à près du quart de la population dans les arrondissements les plus populaires: il est de 24% dans le 18ème, 25% dans le 19ème, 22% dans le 20ème et encore tout de même 18% dans le 10ème!
Plus encore, si l'on descend encore plus finement à l'intérieur des arrondissements, à l'échelle des quartiers : dans certains d'entre eux, une dizaine que l'étude ne nomme pas, la concentration atteint 40% de la population.
A l'opposé, ça n'est pas une surprise, ce taux descend très bas dans le 16ème (9%), dans le 7ème (7%) ou dans le 6ème (8%).
Pour accéder à toute l'enquête : http://www.lagazettedescommunes.com/217534/les-taux-de-pauvrete-des-100-plus-grandes-communes-de-france/