Paris, qui ne bénéficiait pas de sa propre police municipale, intronise ce lundi sa première promotion. Les agents, déployés mardi 19 octobre, doivent assurer des missions de proximité.
"Sanction", "sécurisation" et "prévention" : voici les missions de la police municipale parisienne. La première promotion, qui est intronisée ce lundi 18 octobre au cours d’une cérémonie officielle, rassemble 154 hommes et femmes.
Une promotion à 60% masculine, pour l'instant issue des Inspecteurs de Sécurité de la Ville de Paris (ISVP) et des Agents de Surveillance de Paris (ASP). Dix-sept divisions de tranquillité publique ont été créées - une par arrondissement.
Un total de 200 fonctionnaires avaient initialement été annoncés. Une campagne de recrutement est d'ailleurs lancée ce lundi, alors que le territoire francilien a en général du mal à attirer des policiers. Les inscriptions au concours pour les 400 prochains recrutements se terminent le 26 novembre.
La nouvelle police municipale est chargée "d’assurer une présence sur la voie publique" en rapport avec "la protection routière", "la tranquillité et la salubrité publique", selon la mairie de Paris. Patrouilles à pied, à vélo… Les fonctionnaires sont censés "sécuriser et apaiser les quartiers et veiller au partage de l'espace public".
"La police municipale parisienne est une police de proximité, pas une police d’intervention urgente"
Les incivilités visées par les verbalisations concernent les jets de mégots, les dépôts sauvages, les nuisances sonores, la sécurité routière ou encore le stationnement sauvage. "La police municipale parisienne est une police de proximité, pas une police d’intervention urgente", souligne la mairie. La municipalité met l'accent sur la "prévention", le "dialogue" et la "médiation, au plus proche des jeunes et personnes vulnérables" (notamment les personnes sans-abri).
A noter que la lutte contre le trafic de drogue ou encore les contrôles d’identité ne relèvent pas de leurs compétences. Les policiers municipaux peuvent toutefois "procéder à des relevés d’identité si une infraction a été commise". Ils ne peuvent pas non plus mener d’interpellations, sauf en cas de "crime ou délit flagrant".
Quant à l'équipement, les agents ne portent pas d’armes létales. Ils sont dotés d’une bombe lacrymogène, d’un bâton, d'une paire de menottes et d'un gilet pare-balles. Ils sont par ailleurs équipés de caméras-piéton.
L’objectif affiché est de recruter 5000 agents dont 3400 policiers environ d'ici la fin du mandat d’Anne Hidalgo, en 2026. La création de la police municipale parisienne était une promesse de campagne de la maire PS, soutenue par le ministère de l’Intérieur. Le projet a été concrétisé par la promulgation en mai 2021 de la loi de sécurité globale, puis par un vote au Conseil de Paris le 2 juin dernier.