Âgé de 42 ans, le secrétaire national d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV) décroche son premier mandat national d'importance avec son élection dimanche comme député de Paris. Ce qui pourrait l'amener à quitter son poste à la tête du parti.
En juin 2021, arrivé en tête des trois candidats de gauche au premier tour des régionales, il avait échoué à ravir l'Île-de-France à Valérie Pécresse. Cette fois-ci, sans suspense, il a remporté haut la main la 5e circonscription parisienne, que LREM avait arrachée à la gauche en 2017.
Ce fils d'un ingénieur employé aux services techniques de la mairie d'Alfortville, et dont le grand-père a été député-maire socialiste de Cessenon-sur-Orb (Hérault), a évolué du militantisme à la politique. Julien Bayou a créé, dans les années 2000 alors qu'il est salarié d'une fédération d'ONG, plusieurs collectifs dédiés à des causes sociales : "Jeudi noir" contre le mal logement, "Génération précaire", "Sauvons les riches"...
Cette fibre contestataire trouve un écho singulier dans son histoire familiale. En novembre 2019, Julien Bayou, invité pour un meeting parisien de soutien au "hirak" algérien, apprend d'un ami de sa mère que celle-ci, décédée prématurément, avait été à 17 ans porteuse de valises pour le FLN à Nice.
A la tête d’EELV depuis 2019
En 2009, avec "Sauvons les riches", créé en collaboration avec les Verts, il est repéré par la patronne du parti Cécile Duflot qui le place sur sa liste pour les régionales de 2010 en Île-de-France.
Devenu conseiller régional, Julien Bayou se place ainsi dans la lignée des personnalités "mouvementistes" qui ont irrigué le parti écologiste sans forcément commencer par la défense de l'environnement. Placé en 2019 à la tête du parti, il est, en 2021, pour la première fois chef de file des écologistes à une grande élection lors des régionales, pour lesquelles il ne cherche ni alliance avec le PS ni avec les Insoumis avant le premier tour en Île-de-France.
Réunie sur son nom au deuxième tour, la gauche francilienne ne peut rien faire face à la sortante Valérie Pécresse. Dans le même temps, Julien Bayou reste en dehors de la primaire des écologistes en vue de la présidentielle, préférant un rôle de médiateur.