Rachida Dati "demande le classement" de la tour Eiffel aux monuments historiques, la société d'exploitation dénonce une "instrumentalisation politique"

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La ministre de la Culture et maire du 7e arrondissement de Paris a demandé mardi le classement de la tour Eiffel au titre des monuments historiques. De quoi provoquer la "colère" de la société d'exploitation du monument, dont la mairie de Paris est propriétaire.

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La tour Eiffel "est seulement inscrite et non classée au titre des monuments historiques, alors que seul le classement la protégerait véritablement", a déclaré Rachida Dati dans un entretien au Parisien, publié mardi. "Je demande le classement", a dit Rachida Dati, précisant que le préfet de région avait adressé un courrier en ce sens à la maire socialiste Anne Hidalgo, sa rivale politique. "En cas de refus de sa part, je prendrai la décision d'un classement d'office", a ajouté la ministre de la Culture, candidate à la mairie de Paris en 2026.

"Aujourd'hui on protège très très bien la tour Eiffel", a répondu Anne Hidalgo, interrogée en marge du Conseil de Paris qui a débuté mardi. L'édile socialiste a indiqué avoir rencontré dans la matinée Emmanuel Macron au sujet de l'héritage des Jeux olympiques, saluant une "grande convergence de vues", sans plus de précisions.

Les déclarations de Rachida Dati ont provoqué la "colère" de Jean-François Martins, le président de la Société d'exploitation de la tour Eiffel (SETE), dont la mairie de Paris est actionnaire. "Le ministère de la Culture peut demander un classement si un site est en péril. Mais la tour Eiffel ne l'est pas !", s'est-il agacé auprès de l'AFP.

"Instrumentalisation politique"

"On est le monument de France qui investit le plus sur sa rénovation patrimoniale. On aura mis 400 millions d'euros en l'espace de 13 ans, on est en train de faire la campagne de peinture la plus ambitieuse jamais faite, on a refait l'ascenseur, des travaux d'accessibilité...", a énuméré président de la SETE qui est aussi conseiller d'arrondissement. Un classement monument historique obligerait en outre l'Etat "à financer 40% des travaux" de la Dame de fer, "ce qu'il n'est pas capable d'assumer", a-t-il cinglé, dénonçant une "instrumentalisation politique" de la part de la ministre de la Culture.

Interrogé par l'AFP, le président de l'association Sites & Monuments, Julien Lacaze, a expliqué que le classement n'empêcherait pas le maintien des anneaux olympiques sur la Dame de fer, un projet d'Anne Hidalgo vivement contesté.

Lors du conseil municipal, où Rachida Dati n'a pas siégé mardi, des groupes d'opposition ont déposé des vœux pour relocaliser les anneaux dans d'autres lieux emblématiques de Paris. Les anneaux, propriété du CIO, ont été retirés de la tour Eiffel, pour être en principe réinstallés, dans une forme plus légère, jusqu'en 2028.

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