Anneaux olympiques sur la tour Eiffel : la mairie de Paris "entend les critiques" et répond à la polémique

Alors que le projet annoncé par Anne Hidalgo d’installer de façon permanente les anneaux olympiques sur le monument provoque la controverse, Pierre Rabadan, l’adjoint chargé des JO, admet que "ces décisions ne font jamais l’unanimité". Il défend toutefois un "symbole extrêmement fort".

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Les anneaux olympiques visibles aujourd’hui sur la tour Eiffel vont-ils rester en place après la fin des Jeux paralympiques ? Ils seront "démontés", précise ce mercredi Pierre Rabadan, l’adjoint chargé du sport et des JO à la Ville de Paris, à France 3 Paris Île-de-France, à l’occasion d’un point presse.

Tandis que la maire Anne Hidalgo a annoncé samedi son souhait de pérenniser les cinq anneaux entrelacés, Pierre Rabadan confirme que la Ville prévoit en fait de "les remplacer par des anneaux mieux adaptés" et plus légers, "dans les meilleurs délais". Il ajoute que "des études sont en cours" et que le Comité International Olympique (CIO) "partage" la "volonté de garder ce symbole".

"Ceux qui sont actuellement en place ne permettent pas de répondre à toutes les contraintes techniques. Ils sont lourds, et n’ont pas été prévus pour des temps hivernaux. En attendant qu’on trouve techniquement et juridiquement l’ensemble des solutions qui nous permettent de les remettre en place sur la tour Eiffel, d’autres anneaux seront posés sur le pont d’Iéna" à la mi-septembre, après la fin des Jeux paralympiques, explique l’adjoint.

"Les anneaux sur la tour Eiffel pèsent 30 tonnes. Ils sont sans doute trop lourds pour le pont d’Iéna. Il faudrait une étude technique pour le certifier, ce qui ferait perdre du temps… Il existe beaucoup d’autres anneaux déjà conçus", précise-t-il. "On espère que les piétons pourront admirer ses anneaux depuis le pont d’Iéna, dont on espère pérenniser la piétonnisation actuelle", rappelle d’ailleurs Lamia El Aaraje, l’adjointe chargée de l’urbanisme et de l’architecture.

Pétition, refus des descendants, critiques de Rachida Dati… 

Suite à l’annonce d’Anne Hidalgo, l'association des descendants de Gustave Eiffel a fait savoir dès dimanche qu'elle était opposée au projet. L’association craint que la tour devienne un "avant-poste publicitaire".

Une pétition, qui réunit ce mercredi plus de 36 000 signatures, a été publiée dès samedi sur la plateforme Change.org, pour dire "non aux anneaux olympiques sur la Tour Eiffel de façon permanente". "La place des anneaux olympiques pendant ces Jeux était sur la Tour Eiffel, mais une fois le temps de la fête passé, notre monument emblématique doit retrouver son naturel. Même si la maire de Paris souhaite le contraire", peut-on lire.

De son côté, Rachida Dati, la ministre de la Culture, démissionnaire, souligne sur X que "la tour Eiffel est un monument protégé, œuvre d'un immense ingénieur et créateur". "Le respect de son geste architectural et de son œuvre nécessite, avant d'y apporter toute modification substantielle, une autorisation de travaux et une évaluation de l'impact, conformément au code du patrimoine", écrit-elle. La ministre démissionnaire précise que l'accrochage des anneaux avait été autorisé "à titre temporaire".

A noter que la Ville de Paris est propriétaire de la tour Eiffel, mais qu’il s'agit d'un monument historique : les travaux sur sa structure nécessitent ainsi une autorisation de la direction régionale des affaires culturelles (Drac), délivrée par le préfet de région, au nom du ministère de la Culture. Pour ce qui est du Code du patrimoine, il interdit tout affichage publicitaire sur les monuments historiques, alors que les anneaux olympiques sont une marque déposée par le CIO. 

"Les critiques de Madame Dati, on en a l’habitude"

"On entend les critiques, on sait que ces décisions ne font jamais l’unanimité, réagit Pierre Rabadan. On répond que c’est un symbole extrêmement fort et puissant. Les JO et leurs anneaux représentent aussi un message de fraternité, de paix, de communion, d’un moment historique qu’a vécu Paris. Toutes les villes olympiques gardent un souvenir de l’histoire qu’elles ont eu avec les Jeux."

La tour Eiffel est-elle le seul emplacement envisagé par la mairie ? "Il peut y avoir d’autres endroits, mais c’est sur la tour Eiffel que les anneaux se trouvaient pendant les JO. C’est l’un des monuments les plus iconiques du monde. Je pense que c’est là que les gens ont envie de le voir et de se prendre en photo avec. Paris est une ville très touristique… Et les critiques de Madame Dati, on en a l’habitude", poursuit l’adjoint.

Lamia El Aaraje estime par ailleurs qu’"il est tout à fait légitime que la question de la pérennisation de l’héritage des Jeux se pose". La Ville de Paris précise dans un communiqué que le projet doit faire l'objet "d'une instruction", pour "examiner les modalités, le coût et le calendrier d’une telle installation". Les conclusions seront rendues "dans les prochains mois" selon la mairie. Une conférence de presse  en présence d'Anne Hidalgo est prévue ce vendredi.

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