REPORTAGE. Référendum pour ou contre les SUV à Paris : "moins de bagnoles, plus de guiboles", Anne Hidalgo sensibilise les familles au pied des écoles

Sécurité des piétons, pollution de l'air... Ce vendredi 2 février, Anne Hidalgo est venue à la rencontre des écoliers et de leurs parents pour les sensibiliser face au problème des SUV dans les rues de Paris. La maire de Paris espère leur participation à la votation organisée dimanche 4 février. Un tarif spécifique de stationnement pour ces véhicules encombrants est envisagé.

Les drapeaux tricolore et européen flottent au-dessus du grand porche rouge de l'école polyvalente Belzunce, dans le 10^ème arrondissement de Paris. Il fait encore nuit, mais la petite rue piétonne commence à s'animer. Une buvette a été installée à la hâte. Café chaud et jus de fruit attendent madame Anne Hidalgo, maire de Paris, et son homologue du 10^ème arrondissement, madame Alexandra Cordebard. "Sans Utilité Véritable", "ça SUV(ffit)", "moins de bagnoles, plus de guiboles", des pancartes pour soutenir le message des deux élues, très soutenues par les associations.

Des SUV "dans un maillage urbain très serré"

"C'est le troisième événement dans une rue aux écoles cette semaine. Lundi on était dans le 19^ème arrondissement, et mardi dans le 13^ème", explique Tony Renucci, "Il faut que ces petites rues aux écoles servent d'exemple, on travaille beaucoup sur la piétonnisation et on veut l'élargir."  Le directeur de l'association Respire est très impliqué dans ce combat contre les SUV ("sport utility vehicle", tout-terrain de loisir) dans la capitale : "Le problème de ces véhicules lourds, c'est qu'ils polluent plus et émettent plus de particules".

Cette mobilisation, en collaboration avec Greenpeace et La Rue est à Nous, a pour objectif de réduire l'usage des SUV. "Nous vivons dans un maillage urbain déjà très serré", justifie Alexandra Cordebard, "c'est un arrondissement qui subit les embouteillages et dans lequel il n'y a pas beaucoup de place pour les piétons. Nous sommes dans une seconde phase de récupération d'espace."

Seconde votation citoyenne après un succès contre les trottinettes

Anne Hidalgo s'est déplacée en ce dernier jour d'école avant la votation du dimanche 4 février. Tracts en main, elle est présente pour sensibiliser les enfants et leurs parents : "On est venue expliquer pourquoi on veut prendre cette mesure de hausse des tarifications du stationnement des SUV". Elle souhaite faire en sorte que les arrondissements du centre de Paris "retrouvent une vie de quartier, où les enfants sont en sécurité, débarrassés de la pollution des voitures".

Elle met aussi l'accent sur le caractère démocratique de cette votation, estimant que "la démocratie est en danger. Il faut dire aux citoyens qu'ils peuvent se servir de ce pouvoir". Elle juge cette votation citoyenne efficace, forte d'une première expérience en avril 2023, contre les trottinettes électriques en libre-service : "100 000 personnes s'étaient rendues aux urnes, et avaient voté à 90 % contre ces trottinettes."

A lire : Référendum pour ou contre les SUV à Paris : comment et où voter ce dimanche 4 février, votation mode d'emploi

Sensibiliser les Parisiens, raisonner les détracteurs

Mesdames les maires ont bien fait de se déplacer avec leurs tracts. Perrine, jeune maman d'un petit écolier, a "entendu parler de cette votation", mais reconnaît ne pas en savoir plus. Même si elle estime qu'il y a "beaucoup trop de SUV dans les rues de Paris", elle confie vouloir d'abord bien se renseigner avant de se rendre aux urnes.

Il y a bien eu des pressions de la part du lobby automobile, mais la maire de Paris n'est pas en guerre contre eux : "L'objectif est d'inciter les propriétaires à utiliser des voitures plus petites." Quant aux accusations de ses opposants, "ils tentent de discréditer cette mesure comme s'ils voulaient que les gens ne participent pas à ce vote, alors que tout le monde à intérêt à ce que les gens participent" réplique-t-elle.

La hausse des tarifs de stationnement pour les SUV sera-t-elle suffisante ? : "On améliore aussi les transports en commun, avec plus de confort et de gratuité, et on développe les pistes cyclables" ajoute la maire de la capitale. Anne Hidalgo est fière de prendre en exemple le réseau des Olympistes, 415 kilomètres de pistes cyclables pour faire de Paris 2024 les premiers Jeux cyclables de l’histoire.

► A la veille de la votation, retrouvez l'émission Parigo consacrée à la place des SUV en ville. Rendez-vous ce samedi à 12 heures 35 sur France 3 Paris Île-de-France, ou en replay sur France.tv/idf