Le Premier ministre a annoncé ce jeudi un report de l'ouverture des lieux culturels de trois semaines. Ils devaient ouvrir le 15 décembre initialement. Un coup dur pour les cinémas indépendants parisiens.
À moins de cinq jours, la machine s'était remise en marche : préparation des films à projeter, accueil et protocoles sanitaires à appliquer. Mais tout s'est arrêté net avec les annonces du Premier ministre, Jean Castex, ce jeudi 10 décembre, qui a annoncé le report de trois semaines de l'ouverture des lieux culturels car "les conditions posées pour leur réouverture ne sont hélas pas réunies".
"Cela a été un choc et un agacement surtout. Comme à chaque fois, on découvre dans une conférence de presse ce qui va être notre sort dans les prochains jours", déplore Fabien Houi, président des Cinémas parisiens (organisation qui regroupe une trentaine de salles) et gérant du Brady (Xe arrondissement).
Une surprise d'autant plus difficile à accepter que les réouvertures se préparent longtemps à l'avance. "C'est toute une mécanique de rouvrir un établissement culturel. On doit travailler très en amont sur la mise en place des films. On pense notamment aux films qui ont été arrêtés dans leur élan à la veille du deuxième confinement qui là s'apprêtaient de nouveau à sortir dans cinq jours. C'est là tout le désarroi", poursuit-il.
Aux acteurs culturels parisiens pic.twitter.com/I6AvmjqJeb
— carine rolland (@carine_rolland) December 11, 2020
Difficultés financières
Le secteur, déjà fragilisé par la concurrence des groupes importants et l'arrivée des plateformes, réalise l'essentiel de ses entrées sur les derniers mois de l'année. "Novembre et décembre sont les plus gros mois des salles de cinéma, qu'elles soient indépendantes ou nationales. Désormais, on voit les vacances de Noël disparaître", indique Fabien Houi.
Pour compenser ces pertes, la ministre de la Culture Roselyne Bachelot a évoqué ce vendredi une aide de 35 millions d'euros supplémentaires pour les cinémas et le monde du spectacle après les annonces gouvernementales.
"Rouvrir le 15 décembre avec toutes les difficultés de la réouverture de la billetterie, le reconditionnement des salles pour éventuellement refermer les salles le 2,3 ou 7 janvier... là on assassinerait la culture si on avait fait cela", a-t-elle plaidé.
Fabien Houi espère lui que les spectateurs fréquenteront à nouveau les salles lors de la réouverture, en particulier ceux occasionnels, les plus difficiles à faire revenir.