Dans la capitale, le Nouveau Front Populaire arrive en tête à l'issue du second tour des élections législatives. L'alliance de gauche arrache trois sièges au groupe Ensemble par rapport au scrutin de 2022 et porte son total à douze circonscriptions sur dix-huit.
Les législatives de 2022 avaient accouché d'une capitale coupée en deux, avec neuf circonscriptions macronistes à l'ouest et autant de gauche à l'est.
De nouveau unie, la gauche a pris le dessus aux élections législatives de 2024 en arrachant trois sièges aux macronistes, pour porter son total à douze. Soit exactement les mêmes circonscriptions qu'elle avait en 2012, dans la foulée de l'accession à l'Elysée de François Hollande.
La droite, elle, échoue à retrouver un strapontin. Quant au seul candidat RN qualifié au second tour, il se voit battu.
Le Parti Socialiste progresse
Humilié en 2022, avec aucun député, le PS, qui domine à l'Hôtel de Ville, a retrouvé deux sièges.
Dès le premier tour, le premier adjoint Emmanuel Grégoire avait assuré un siège en éliminant le député sortant et ex-ministre macroniste Clément Beaune dans la 7ème circonscription (le 4ème arrondissement, une partie du 11ème et du 12ème).
Et dimanche 7 juillet, la jeune socialiste Céline Hervieu a battu une autre députée sortante, Maud Gatel, cadre du MoDem dans la 11ème circonscription (une partie du 6ème arrondissement et du 14ème).
Troisième conquête pour la gauche à Paris : l'écologiste Léa Balage El Mariky a pris sa revanche dans la 3ème circonscription (une partie du 17ème et du 18ème arrondissement) sur le ministre de la Transformation et de la Fonction publiques Stanislas Guerini, qui l'avait battue de moins de 1.000 voix en 2022 après avoir accusé six points de retard au premier tour.
Pour rappel, neuf candidats de gauche avaient été élus dès le premier tour, dont cinq LFI (Aymeric Caron, Danièle Obono, Sarah Legrain, Sophia Chikirou et Rodrigo Arenas) et deux écologistes (Eva Sas et Sandrine Rousseau) réélus.
Les macronistes limitent la casse
Dans l'ouest parisien, Renaissance a limité la casse en reconduisant cinq députés parisiens à l'Assemblée : la ministre déléguée Olivia Grégoire, David Amiel, Benjamin Haddad, Astrid Panosyan-Bouvet et Sylvain Maillard.
A ces sortants s'ajoute Jean Laussucq, l'adjoint de Rachida Dati à la mairie du VIIe arrondissement qui a obtenu l'investiture de Renaissance au détriment du député sortant Gilles Le Gendre, pourtant un "marcheur" historique.
Arrivé troisième au premier tour, ce dernier s'est désisté, annoncé qu'il voterait pour la candidate PS et fustigé les "ralliés de circonstance", visant ainsi M. Laussucq et Mme Dati, avec qui il entretient une inimitié notoire. Malgré ces divisions dans le camp présidentiel, M. Laussucq s'est imposé avec 56,5% des voix.
La droite sans résultats
Au soir du premier tour, la droite parisienne faisait grise mine avec aucun candidat en ballottage favorable, alors qu'elle espérait faire son retour à l'Assemblée avec un voire deux députés.
Dans la 14e circonscription, Patrick Dray, conseiller du président du Sénat Gérard Larcher, a même jeté l'éponge dans l'entre-deux-tours après avoir récolté 17% des voix dans un fief de droite. Il a ainsi laissé le sortant Benjamin Haddad face au seul candidat de "l'union des droites" (LR-RN) présent au deuxième tour à Paris, Louis Piquet, qui a obtenu 27,56% des voix.
Le dernier espoir des LR "canal historique" reposait sur Geoffroy Boulard, le maire LR du XVIIe arrondissement qui partait avec treize points de retard sur Astrid Panosyan-Bouvet. Il a finalement échoué à 48%.
Simonnet, un pied de nez à LFI
C'est l'une des figures des "purgés", ces députés sortants LFI non réinvestis car trop critiques vis-à-vis de la direction. Malgré cela, la dissidente Danielle Simonnet, très bien implantée dans le XXe arrondissement, y a été réélue triomphalement avec 74,19% des voix. Un désaveu pour le parti, qui avait choisi la militante CGT Céline Verzeletti pour porter ses couleurs.
Place de la République à Paris, des milliers de personnes ont célébré dimanche soir l'arrivée en tête surprise du Nouveau Front Populaire, un "soulagement" pour la foule en liesse même si le score du Rassemblement National inquiète pour l'avenir.