Après un message reçu par des touristes asiatiques victimes d’un chauffeur malhonnête, l’association Les Nouveaux Taxis Parisiens (LNTP) se dit prête à se porter partie civile contre son confrère, et dénonce "une atteinte à l’image de l’ensemble de la profession".
230 euros pour un simple trajet entre l'aéroport Roissy Charles-de-Gaulle et le Xe arrondissement de la capitale, alors que le forfait en vigueur est de 53 euros. Jean Barreira, président de l’association Les Nouveaux Taxis Parisiens (LNTP), raconte sa surprise après avoir reçu vendredi dernier, le 1er janvier, un message de la part d’un touriste asiatique mécontent : "Il était écrit qu’il ne reprendrait plus jamais un taxi dans Paris. En fait il s’en prenait à nous, en ignorant que nous étions une association, créée pour promouvoir et améliorer la profession ; on ne propose aucun service de transports."
"Par transparence", l’association poste alors le message sur sa page Facebook, avec entre autres la plaque d’immatriculation du véhicule et des photos de la facture de 230 euros. "Voilà comment notre profession subit de plein fouet le comportement de certains « professionnels » indélicats, commente la LNTP. Qu’ils soient vrais taxis, faux taxis, vrais ou faux VTC. Il est temps de faire cesser ces agissements !"
"C’est un scandale, réagit Jean Barreira. On s’est dit qu’encore une fois, un client avait été la victime d’un escroc. On sait qu’aux abords des gares et des aéroports parisiens, c’est devenu la jungle. Il y a eu beaucoup de réactions en commentaires, et de nombreux chauffeurs ont pris ça au sérieux et ont mené leur enquête, et ont déterminé qu’il s’agissait bel et bien d’un taxi, bien connu de la profession."
"Plusieurs chauffeurs malhonnêtes travaillent en toute impunité"
"A Charles-de-Gaulle, on parle d’une cinquantaine de racoleurs, ils ont tous leur spécialité, leur terminal… Il y a une envie de nettoyage au sein de la profession, mais plusieurs chauffeurs malhonnêtes travaillent en toute impunité, dénonce le président de l’association. C’est une plaie."
Jean Barreira précise qu’une brigade de police composée de 70 fonctionnaires, surnommés les "boers", est spécialisée dans la répression des délinquants liés au transport public routier de personnes. "Malheureusement, ils ont un travail de titan pour essayer d’attraper des actes de racolage en flagrant délit, déplore-t-il. A Paris et dans la petite couronne, il y a plus de 50 000 professionnels en comptant les taxis, les VTC et les taxis motos. Et depuis dérégulation des services de transports, c’est la jungle."
Lorsqu’un client tombe sur un VTC véreux, ça retombe aussi sur la profession des taxis
Le président de l’association souligne le risque d’"amalgames" : "Là, c’est un taxi, et on ne compte pas cacher les méfaits d’un collègues… Mais lorsqu’un client tombe sur un VTC véreux, ça retombe aussi sur la profession des taxis. On demande à l’Etat de mettre les moyens pour protéger nos clients."
Quant à la course facturée 230 euros, l’association se dit prête à se porter partie civile contre le chauffeur, et dénonce "une atteinte à l’image de l’ensemble de la profession". "La police enquête, on attend que les investigations se poursuivent, on est prêt à lancer une procédure", confirme Jean Barreira. Le président de l’association dit souhaiter que "le gouvernement prenne la mesure du problème" : "Cette profession est composée de gens incroyables, avec de très bons exemples chaque année, mais certains personnages nous salissent. Ce genre de comportement jette l’opprobre sur toute la profession. On ne doit pas le tolérer."