En avril 2017, Sarah Halimi avait été rouée de coups puis jetée par le balcon par son voisin Kobili Traoré qui criait "Allah Akbar". Le parquet de Paris a demandé son renvoi aux assises pour un meurtre à caractère antisémite.
Le parquet de Paris a requis lundi le renvoi aux assises de Kobili Traoré pour le meurtre à caractère antisémite de Sarah Halimi, une sexagénaire morte à Paris en 2017 après avoir été jetée par-dessus le balcon par son voisin.
Il revient désormais à la juge d'instruction de décider de la tenue ou non de ce procès, alors que trois expertises psychiatriques contradictoires font craindre aux parties civiles que le jeune homme, toujours hospitalisé, soit reconnu comme pénalement irresponsable et bénéficie d'un non-lieu.
Grande émotion
Dans la nuit du 3 au 4 avril, dans un immeuble HLM du quartier populaire de Belleville, Kobili Traoré, 27 ans, s'était introduit dans l'appartement de sa voisine, Lucie Attal, aussi appelée Sarah Halimi. Aux cris d'"Allah Akbar", entrecoupés d'insultes et de versets du Coran, ce jeune musulman l'avait rouée de coups sur le balcon, avant de la défenestrer. "J'ai tué le sheitan" (le démon, en arabe), avait-il hurlé.Le meurtre de cette ancienne directrice de crèche confessionnelle, juive orthodoxe âgée de 65 ans, a suscité une très vive émotion, dans la communauté juive et au-delà. "Tout laisse penser, dans ce crime, que le déni du réel a encore frappé", avaient accusé dans une tribune une quinzaine de personnalités, dont les philosophes Elisabeth Badinter et Alain Finkielkraut, ciblant la persistance d'un antisémitisme dans les quartiers populaires, sous l'effet d'un islam identitaire.