Suzanne Pagé, la femme qui a révélé Basquiat en France dès 1984

Alors que la fondation Louis Vuitton crée l'événement de la rentrée avec une exposition consacrée au peintre américain Jean-Michel Basquiat, rencontre avec Suzanne Pagé, l'actuelle directrice artistique de la fondation.

L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

L'exposition est encore fermée au public. Une femme arpente discrètement les salles de la fondation. "Regardez, en fait, c’est un incroyable coloriste. C'est bien sûr un peintre expressionniste, mais il a un style totalement inédit qui ne ressemble à aucun autre !", déclare Suzanne Pagé, la directrice artistique de la fondation Louis Vuitton.

C'est avec elle que nous avons choisi de décrypter le phénomène Basquiat, lors d'une visite guidée, en privé. Suzanne Pagé est une spécialiste de ce peintre américain à la carrière fulgurante qui n'a duré que huit ans. En 1984, elle présente, pour la première fois en France, ce pionnier du street art. Elle organise une exposition au musée d'art moderne de Paris consacrée aux jeunes talents du moment. Basquiat est alors âgé de 24 ans et il partage l'affiche avec quatre jeunes Français.

Alors que la fondation Louis Vuitton crée l'événement de la rentrée avec une exposition consacrée au peintre américain Jean-Michel Basquiat, rencontre avec Suzanne Pagé, l'actuelle directrice artistique de la fondation. ©France 3 Paris - Île-de-France
 

Contreculture subversive

"Lorsque je suis allée à New-York en 1983 pour le rencontrer, le taxi ne voulait pas nous déposer là-bas, ça semblait dangereux. Il se dégageait une énergie unique au monde dans le Bronx", se rappelle-t-elle. "Il a tiré parti d'une expérience vitale, celle de la rue. Il a un style totalement inédit qui ne ressemble à aucun autre."

À l'époque de l'exposition parisienne, le jeune Américain n'est pas encore très connu. Pour Suzanne Pagé, l'artiste était prometteur mais encore le porte-drapeau d'une contreculture subversive. "Il n'y avait pas encore de ligne conductrice dans ce qu'il exposait, mais on sentait incontestablement que c'était un espoir et qu'il dérogeait, mais on ne peut pas dire qu'il y avait déjà un engagement. On ne l'a su qu'après. »
 

Jean-michel Basquiat, c'est la rébellion, la drogue, un héritage portée par Andy Warhol dont il sera ami. Mais c'est aussi et surtout la révolte du hip-hop et du graff', dont il s'inspire. Aujourd'hui, cette culture née dans la rue est adulée au musée. Plus de 120 toiles sont proposées à la fondation Louis-Vuitton, dont certaines inédites comme une tête bleue au titre inconnue qui a été vendue 110 millions de dollars, l'an dernier. Une valeur marchande qui laisse pantois Suzanne Pagé : "Vous savez, nous sommes au musée et on ne parle pas de la valeur des artistes !"

"Jean-Michel Basquiat", jusqu’au 14 janvier à la Fondation Louis-Vuitton (Paris 16e)
Pour en savoir plus
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information