Trois élèves du lycée Maurice-Ravel dans le XXe arrondissement de Paris ont été déférés devant le parquet de Paris pour "dégradations de biens d'autrui par un moyen dangereux" après avoir passé plus de 24h en garde à vue. Ils sont accusés d'avoir brûlé une poubelle vendredi 31 janvier.
Mesure rare pour des mineurs. Quatre élèves du lycée Maurice-Ravel (Paris XXe) ont été placés en garde à vue vendredi 31 janvier. Elle a même été prolongée samedi. Ils ont été interpellé "à la suite du blocage avec mise à feu de poubelle", explique le parquet de Paris.
Ils sont poursuivis "dans le cadre de l'enquête ouverte du chef de dégradations de biens d'autrui par un moyen dangereux", poursuit le parquet de Paris. Trois ont été déféré devant l'institution "pour la mise en œuvre d'une mesure de réparation pénale", c'est-à-dire qu'ils n'auront pas de procès. Le quatrième a obtenu un classement sans suite.
? La @FCPE_Paris s’associe au courrier envoyé par @Ul20Fcpe75 au recteur @GillesPecout pour lui demander d’intervenir auprès du commissariat du 20e en faveur des 4 lycéens de Maurice Ravel gardés à vue, interpellés hier matin suite à un blocage partiel de l'établissement. pic.twitter.com/4YcurBPFqh
— FCPE Paris (@FCPE_Paris) February 1, 2020
Gare à vue "disproportionnée et irrégulière"
La garde à vue a été dénoncée comme étant "disproportionnée et irrégulière" par Lucie Simon, avocate de trois des lycéens interpellés, qui rappelle par ailleurs que "la garde à vue d'un mineur doit rester exceptionnelle".Un communiqué du syndicat SNES-FSU de Paris déplore aussi un "acharnement des forces de l'ordre sur nos élèves" qui "témoigne d'une volonté de provoquer des réactions en chaîne des jeunes pour mieux discréditer le mouvement".La garde à vue d'un mineur doit rester exceptionnelle. Ce matin, le Parquet a prolongé celle de quatre lycéens interpellés lors du blocus de #MauriceRavel. Nous dénonçons une mesure disproportionnée et irrégulière à plusieurs égards.
— Lucie Simon (@LucieSimon94) February 1, 2020
Élèves et professeurs sont en effet mobilisés contre la réforme du bac, en particulier les "E3C", les épreuves communes de contrôle continu. Une mobilisation qui touche plusieurs lycées parisiens : Hélène Boucher, Jacques Decour ou la Cité scolaire Honoré-de-Balzac.Répression du mouvement lycéen le @SNESPARIS interpelle le recteur@Ul20Fcpe75@FCPE_Paris@GillesPecout@Academie_Paris@prefpolice pic.twitter.com/miOgRkYVjJ
— SNES-PARIS (@SNESPARIS) February 1, 2020