En mars 2023, les contrats des trois opérateurs de trottinettes électriques en free-floating arrivent à échéance dans la capitale. Suite à de nombreux accidents, ces engins motorisés pourraient être bannis. La question sera examinée cette semaine à la mairie de Paris.
L’avenir des trottinettes électriques en libre-service n’est pas assuré. La mairie de Paris pourrait interdire ces véhicules qui excèdent les piétons et les automobilistes. Entre janvier et août 2022, plus de 330 accidents de trottinettes ont été dénombrés dans la capitale, soit 37% de plus que l'an passé sur la même période. Les contrats des trois opérateurs, Lime, Dott et Tier, arrivent à échéance en mars prochain.
Les trottinettes en free floating en sursis
Si les loueurs de trottinettes veulent que leurs conventions d'occupation du domaine public (CODP) soient renouvelées, les 3 opérateurs ont du faire face à de sévères reprochs sur leur sécurité.
Un point sur lequel Lime s’est déjà engagé. En juillet dernier, l’opérateur présentait « Lime vision », un système capable de détecter la conduite sur les trottoirs grâce à une caméra. La vitesse est alors ralentie et un signal sonore activé pour avertir l’usager et les piétons aux alentours.
A Lyon, où elles sont également présentes, les applications de Dott et Tier demandent désormais aux utilisateurs d'envoyer une copie d'une pièce d'identité, afin de rendre accessible la location. « Pour votre sécurité, les trottinettes sont interdites aux moins de 18 ans. Vous n'êtes pas assuré si vous utilisez le service avant l'âge autorisé » indique le site de Dott.
Pour rappel, le code de la route prévoit que le conducteur d’une trottinette doit être âgé d’au moins 12 ans, et qu’il ne peut pas transporter de passager sous peine d’une amende pouvant aller jusqu’à 35 euros.
L’impact écologique des trottinettes également en question
La mairie de Paris a également demandé aux opérateurs de démontrer l'impact écologique positif des trottinettes. Les élus s’interrogent aussi sur leur rapport coût-bénéfices, d'autant que ce marché rapporte à la ville "moins d'un million d'euros" par an (900.000), trop peu, selon David Belliard.
Les opérateurs indiquent de leur côté que plus de la moitié des parisiens (57%) ont déjà utilisé une trottinette électrique et que ces engins « représentent à ce jour 1000 emplois directs et indirects dans la capitale ».
Une décision avant la fin de l'année
Après les vélos et les voitures en libre-service, les trottinettes de Lime sont arrivées à Paris en juin 2018, suivis peu après par Bird, Bolt et Wind… Fin 2019, une quinzaine de marques avaient envahi les rues de la capitale, poussant la mairie à lancer un appel d’offres pour réguler le marché. Fin septembre 2020, trois opérateurs seulement étaient autorisés à déployer un maximum de 5000 engins chacun à Paris : Dott, Lime et Tier.
Actuellement, 15.000 trottinettes sont proposées à la location dans les rues de la capitale. En Europe, certaines grandes villes, comme Barcelone (Espagne), les ont déjà interdites. Paris fera-t-elle de même ? La question sera en débat cette semaine à la mairie. Les centristes et les écologistes réclament leur interdiction pure et simple. La décision finale sera donnée avant la fin de l'année.