Œufs domestiques contaminés : une "absence de lien avéré entre l'incinération et la contamination des œufs", selon le Syctom

Après l'alerte lancée par l'ARS d'Île-de-France sur la concentration des polluants organiques dans les œufs de poulaillers domestiques aux abords de l'incinérateur d'Ivry-sur-Seine, le Syctom réagit et réfute tout lien entre les deux. De son côté, la Ville de Paris appelle l'ARS à poursuivre ses investigations et à procéder à des analyses sur les cheminées des incinérateurs.

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Mercredi, l'agence régionale de santé (ARS) d'Île-de-France recommandait de ne pas consommer les œufs et les "produits animaux de production domestiques non contrôlée" sur l'ensemble de la région. En cause, une contamination aux "polluants organiques persistants".

La réponse de l'opérateur de traitement des déchets ne s'est pas fait attendre. Pour lui, il n'existe pas "de lien avéré entre l'incinération et la contamination des oeufs des poulaillers domestiques". En effet les teneurs en polluants des rejets de l'usine d'Ivry-sur-Seine, mise en cause dans un rapport de 2022, sont "inférieures ou très inférieures" aux normes réglementaires, a assuré l'agence métropolitaine Syctom.

Des polluants présents dans "tout l'environnement urbain"

L'étude de l'ARS sur la présence de ces polluants dans les oeufs de 25 poulaillers domestiques franciliens a été menée après une "alerte sur la concentration de dioxines dans des oeufs non-commercialisés" de poulaillers situés près de l'incinérateur de déchets d'Ivry-sur-Seine.

Or, les résultats de cette étude "mettent en évidence une contamination de l'ensemble des prélèvements par les trois familles de polluants organiques persistants analysées (dioxines, furanes et PCB)", a indiqué l'ARS. Cela signifie que ces polluants sont présents "dans tout l'environnement urbain, et non pas spécifiquement aux abords des incinérateurs", souligne l'organisme régional.

De son côté, la Ville de Paris dit "partager les préconisations de l'ARS de ne pas consommer de produits animaux et d'œufs de production domestique non contrôlée". A des fins "conservatoires et prudentielles", la Ville indique dans un communiqué avoir "pris soin de prévenir les mairies d'arrondissements ainsi que les structures de l'agriculture urbaine concernées". Elle précise enfin son souhait que "ces investigations soient complétées par la recherche des causes, notamment par une analyse des rejets de dioxines dans les cheminées des incinérateurs".

Risques de cancer, de diabète et d'infertilité

Quatorze des 25 poulaillers analysés par l'ARS sont situés près des trois principaux incinérateurs de la région parisienne (Ivry-sur-Seine, Issy-Les-Moulineaux, Saint-Ouen), gérés par le Syctom. L'ARS souligne que sur les 25 poulaillers analysés, "deux présentent des teneurs particulièrement élevées" en PCB dans les œufs. Ces deux sites sont situés à plus de 3 km d'un incinérateur, selon l'ARS.

En 2022, un rapport de la fondation néerlandaise ToxicoWatch avait mis en cause l'incinérateur d'Ivry. Le Syctom estime que ce texte présentait "de nombreux biais" en raison de "l'absence de points témoins en dehors de la zone d'influence de l'usine".

Parmi les risques pour la santé liés à la consommation de ces œufs et "produits animaux de production domestique non contrôlée" que l'ARS conseille d'éviter, cette dernière recense une "augmentation" des risques de cancer, des "troubles de la fertilité et de la grossesse", du diabète et "des effets perturbateurs endocriniens".

Source : AFP

 

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