Depuis 1971, le CLAP, club de boulistes emblématique de Montmartre joue sur un terrain de 765 m2 sur la Butte. D'ici deux semaines, ses membres devront quitter les lieux suite à une décision du Conseil d'Etat. Une échéance qui déplaît fortement à ses dirigeants.
"On va sacrifier un club de sport qui a plus de 50 ans à quelques mois des JO, c'est aberrant ", regrette Maxime Liogier, porte-parole du Club Lepic Abesses Pétanque (le CLAP). Une décision du Conseil d'État, rendue ce jeudi, somme le club ouvert 1971 de quitter les lieux sous quinze jours. Si ce n'est pas le cas, le CLAP devra payer 500 euros par jour de retard. "C'est une décision très violente. On a 300 licenciés, cela nous laisse très peu de temps pour trouver une nouvelle solution", peste Nicolas Jammes, vice-président du club historique de Montmartre.
Aujourd'hui le CLAP est la seule structure de grande ampleur pour la pétanque dans l'arrondissement. "On a neuf terrains de 10 mètres. Le 18ème a besoin d'avoir une grosse structure de pétanque comme c'est le cas dans d'autres arrondissements comme du côté des Batignolles", justifie le vice-président. Malgré cette décision, le CLAP entend poursuivre son combat judiciaire afin d'obtenir gain de cause. "On ira jusqu'à la Cour européenne des Droits de l'Homme s'il le faut", envisage Nicolas Jammes. Le passage devant le Conseil d'Etat représentait le dernier recours possible en France. Les membres du club ont lancé une pétition en ligne ce vendredi pour dénoncer cette décision.
Un appel à projet lancé en 2022
L'appel à projet lancé en 2022 a été remporté par une société gérante de l'Hôtel Particulier, un établissement de luxe à Montmartre. L'un des dirigeants l'assure : il veut garder certains des terrains de pétanque mais la configuration qu'il souhaite mettre en place ne convainc pas le CLAP. "Il voudrait mettre des terrains de 7 mètres qui ne seraient pas réglementaires à la pratique en compétition", selon Nicolas Jammes.
Le reste serait transformé en espaces verts avec un parc et deux étangs afin de réintroduire des espèces endémiques comme l'avait expliqué le gérant, Oscar Comtet, à France 3 Paris Île-de-France en juillet dernier.
Autre point de discorde entre les élus et le CLAP : le site sur le lequel se trouvent les terrains est classé au Marquis de Montmartre depuis 1991. Il est donc protégé. "On s'en prend à un site historique et à un lieu de vie sociale de Montmartre depuis plus de 50 ans. Toutes les générations se côtoient", appuie Nicolas Jammes.
La Ville de Paris "se félicite" de cette décision
Dans un communiqué de presse publié ce jeudi, la mairie de Paris indique se féliciter de cette décision. Elle estime que ce nouveau projet "permettra de redonner à ce lieu montmartrois sa vocation d'espace vert accessible à toutes et à tous."
Elle promet également que les activités sportives et de loisirs y seront conservées. Elle estime que les habitants de Paris ont "été trop longtemps" privés de cet espace. De son côté le CLAP prépare la suite. "Des réunions sont prévues avec l'ensemble des licenciés pour trouver des nouveaux terrains rapidement", détaille son vice-président.