Une longue fresque de Space Invaders revit grâce à des “réactivateurs” à Paris

Située à la sortie du métro Belleville, cette mosaïque longue de 20 mètres a été restaurée par des fans du street artiste Invader. Des centaines de ses œuvres sont visibles dans la capitale.

Perchés sur un immeuble, le long du Périphérique ou sur le rebord d'un trottoir, ces Space Invaders sont connus de presque tous les Parisiens. Tirés d'un jeu vidéo du même nom sorti à la fin des années 1970, ces petits monstres sont reproduits en mosaïque depuis 1998 à Paris par l'artiste Invader.

Une fresque baptisée PA_689 (PA pour Paris), qui était fortement détériorée par le temps, est visible depuis deux jours à la sortie du métro Belleville. Et depuis, les Flasheurs (le nom des fans de l'artiste), accourent pour photographier l'œuvre.

"Il y a l'application FlashInvaders où beaucoup mettent des photos. Je suis venu juste pour la voir et pour prendre des points sur l'application. Le premier en a 2212, j'en suis seulement à 1316", raconte Cristian, un Flasheur italien installé depuis deux ans à Paris et rencontré sur place.

Des "réactivateurs" anonymes et bénévoles

Le street artiste est très discret et le revendique : "Je me définis comme un AVNI, un Artiste Vivant Non Identifié, j'ai pris Invader pour pseudonyme et j'apparais toujours masqué", explique-t-il sur son site. Son projet a démarré en 1998. Il a d'abord collé ses mosaïques à Paris pour ensuite les répandre dans de nombreuses villes du monde.

L'artiste explique avoir une petite équipe autour de lui qui l'aide dans sa démarche. Son atelier serait installé en région parisienne. Il existe aussi une "reactivation team" qui s'occupe de restaurer les œuvres d'Invader. "C'est forcément autorisé par son atelier. Ils ont mis en place une liste des œuvres à réactiver. Ceux qui se proposent de les réactiver écrivent leur nom en face. C'est une liste seulement disponible pour ceux qui réactivent. C'est un petit milieu, il y en a un peu partout dans le monde", explique Doud1er, un Flasheur qui côtoie des réactivateurs.

Cet Essonnien consacre désormais une grande partie de son temps libre à la découverte des différentes œuvres d'Invader. "Il faut trouver sur internet les mosaïques, notamment via Google Street View ou Instagram et chercher des indices sur les photos pour déterminer l'endroit exact où elles se trouvent. Après, je vais sur place et cela me permet de découvrir une ville. Je croise pas mal de monde aussi", poursuit-il.

Grande communauté de fans

Cette communauté de fans est très importante et reste très mobilisée grâce à cette application. "On peut voir qu'on est à plus de 100 000 joueurs, mais tous ne sont pas actifs. On doit être 10 000 qui le sont vraiment", indique-t-il.

Doud1er, qui cultive l'anonymat comme de nombreuses personnes qui suivent l'artiste, est même allé jusqu'à organiser un voyage avec une dizaine de ses amis à Marseille, ville récemment "envahie" par Invader, uniquement pour les chercher. L'artiste y a posé plusieurs dizaines de nouvelles pièces au mois d'août dernier.

Cristian, lui, affirme ne pas aller aussi loin. "Certains sont un peu fous !", glisse-t-il avant de partir. Mais lui aussi concède avoir cherché les œuvres d'Invader dans ses voyages, à Tokyo ou New-York.

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