Une mini-centrale à hydrogène va voir le jour porte de Saint-Cloud

Le lieu, qui entrera en fonction en juin, fera aussi office de station de distribution d'hydrogène. Il sera essentiellement destiné aux véhicules professionnels comme les taxis.

Comme dans une station-service classique, il est interdit de fumer. Mais ici, il faut aussi ranger son téléphone portable, car l'hydrogène est extrêmement inflammable. Une nouvelle station de distribution d'hydrogène va ouvrir courant juin porte de Saint-Cloud, dans le XVIe arrondissement de Paris.

Le chantier n'est pas encore terminé mais presque achevé et laisse entrevoir à quoi va ressembler le lieu : il y aura des pompes mais aussi une unité de production d'hydrogène.

"C'est une première en Europe. La production se fait sur site avec un électrolyseur et l'équipement pour produire de l'hydrogène à partir d'eau et d'électricité. Cela permet de garantir que l'hydrogène soit certifié bas carbone", se réjouit le président de HySetCo, Loïc Voisin.

Destinée aux véhicules professionnels

Une tonne d'hydrogène sera produite chaque mois, le maximum autorisé pour ce type d'installation en milieu urbain. Concrètement, ce sont des taxis qui seront les premiers consommateurs, et leur plein leur coûtera entre 70 et 90 euros. Mais le développement de flottes de différents véhicules professionnels (bennes pour le BTP, bus de transports par exemple), permet de belles perspectives.

Ce n'est pas la première station d'hydrogène à voir le jour, il y en a trois autres aux aéroports d'Orly, de Roissy et une porte de la Chapelle (18e).

Ce qui la rend unique, c'est que la production est réalisée sur place. Mais construire cette unité pilote (à 12 millions d'euros) n'a pas été simple. "On est dans un nœud de circulation important. On construit sur le périphérique. Pour terrasser le terrain, on l'a fait quasiment à la pelle et non avec de grands engins pour protéger la dalle située au-dessus du périphérique", poursuit Loïc Voisin.

Quelques centaines de véhicules en circulation

Le marché reste à l'état embryonnaire. Seules quelques centaines de véhicules circulent aujourd'hui à l'hydrogène en Île-de-France dont 200 appartenant à HySetCo qui les loue majoritairement à des taxis. Le coût d'un véhicule, bien qu'en baisse, coûte encore 65 000 euros.

Selon l'Agence internationale de l'énergie, il y aurait 43 000 véhicules roulant à l'hydrogène dans le monde à la mi-2021 (essentiellement en Corée du Sud, aux États-Unis, en Chine et au Japon). Bien loin des 11 millions de véhicules électriques.

Mais nombreux sont les acteurs à parier sur le développement de cette énergie. Elle est fabriquée par des électrolyseurs qui séparent le "H" de l'hydrogène de la molécule "H2O" de l'eau. Il faut beaucoup d'électricité pour les faire fonctionner, et c'est lorsque l'électricité est issue d'énergies renouvelables que l'hydrogène est dit "vert".

L'hydrogène est le "couteau suisse de la transition" tant ses utilisations sont multiples, pense ainsi Lisa Montanari, de Shell-Pays-Bas.

Et selon de nombreux analystes, la crise gazière en Europe ainsi que la guerre en Ukraine menée par la Russie sont un "accélérateur majeur" pour le développement de cette énergie.

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