Une visite d'inspection de la Raffinerie TotalEnergies de Donges a été réalisée lundi 25 novembre après la fuite de pétrole brut dans la nuit de samedi à dimanche. Selon la DREAL "la quantité maximale de pétrole brut déversée lors de l'accident est évaluée à moins de 15 m3". Il est demandé à TotalEnergies de "maintenir" des contrôles visuels et des prélèvements.
La Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement (DREAL) qui coordonne la gestion de l'ensemble des risques notamment environnementaux explique que lors de l'inspection, "il n'a pas été constaté de présence de pétrole brut sur les berges et sur la Loire en dehors des barrages flottants mis en place par TotalEnergies qui ont permis de confiner une partie de la pollution".
Cette pollution de pétrole brut est évaluée par les services de l'Etat à "moins de 15m3".
Dans son communiqué la Préfecture de Loire-Atlantique indique que la tuyauterie de l'appontement numéro 6 à l'origine de l'incident "est une tuyauterie récente remplacée en 2021" et qu'elle "a fait l’objet d'un test d'étanchéité avant sa mise en service".
Le prochain contrôle réglementaire de cette tuyauterie est prévu pour 2026 précisent les services de l'Etat.
Aucun signalement des traces de pollution n'a été remonté aux autorités préfectorales ou à TotalEnergies à ce stade.
Préfecture de Loire-Atlantiquecommuniqué de presse du 25 novembre 2024
"Il a été demandé à l'exploitant de maintenir une surveillance visuelle et des prélèvements en Loire" précise également la Préfecture de Loire-Atlantique.
Une fuite qui irise 500 m² d'eau
Une fuite de pétrole brut avait été détectée à la raffinerie TotalEnergies de Donges le samedi 23 novembre 2024
15 m³ de pétrole brut se sont déversés dans la Loire, irisant 500 m² d'eau.
"La fuite s'est matérialisée par une brèche de 2 cm sur un cordon de soudure créant un filet d’écoulement" dans la Loire, annonçait samedi 23 novembre la préfecture, ajoutant que "dès l’apparition de l’événement, le tronçon de la ligne concernée a été isolé".
Le reportage de Sophie Wahl, Christophe François, Christophe Person
Des fuites répétitives minimisées
Le 2 janvier 2021, Totalenergies annonçait "quelques irisations" en Loire au niveau de l'appontement 6 annoncées suite à une fuite.
De son côté, la préfecture indiquait "le rejet de quelques litres de pétrole en Loire".
"En réalité cette fuite avait entraîné l'écoulement dans les sols de 300 000 litres de produit responsable d'une pollution sur une surface d'environ 10 000 m² et des eaux souterraines", dénonce l'Association Environnementale Dongeoise des Zones à Risque et du PPRT.
Le 21 décembre 2022, une fuite d'essence était survenue dans l'un des bacs de la raffinerie. 800 000 litres contenus "dans une cuve de rétention dépourvue d'un système d'étanchéité" avaient exposé la population à un "taux de concentration de benzène dépassant pendant plusieurs jours la valeur toxicologique de référence pour cette exposition".
Des résultats connus par TotalEnergies dès janvier 2023, mais que l'industriel a caché plus de 20 mois.
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Une affirmation "hasardeuse"
"Aujourd'hui, cette nouvelle fuite n'échappe pas aux commentaires immédiats habituellement
rassurant de l'exploitant et de la Préfecture, souvent démentis dans les jours suivants", dénonce l'association de riverains après la fuite de samedi dernier.
"Affirmer que les mesures réalisées n'ont pas relevé une présence de composés organiques volatile est hasardeux si on ne précise pas à quel endroit les mesures ont été effectuées et si les capteurs étaient ou non sous les vents" ajoute l'AEDZRP.
Se contenter d'affirmer "que les eaux irisées devraient se disperser naturellement et se reporter, par l'action du vent, sur les berges", fait fi du respect de l'environnement
AEDZRPCommuniqué de presse
L'AEDZRP, estime que "l’État doit mettre fin à sa complaisance envers des industriels indélicats qui n'ont de cesse de se réclamer d'une transparence qu'ils n'ont pas et exiger une mise aux normes des installations conformément aux règles environnementales existantes".
La plateforme de Donges, qui occupe une surface de près de 350 hectares et où travaillent 650 salariés, est la deuxième raffinerie du groupe en France, après celle de Normandie, à Gonfreville-l'Orcher (Seine-Maritime), selon le site internet de TotalEnergies.
Le site de Donges a une capacité de traitement de 11 millions de tonnes de pétrole brut par an, pour une capacité de stockage de 2,2 millions de m3 (pétrole brut et produits finis).
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