VIDEO. Carburant et prix à la pompe : des marges abusives ?

1,84 euro en moyenne pour l'essence, 1,67 euro pour le gasoil. Depuis le début de l'année, les prix des carburants à la pompe ne cesse de flamber. Les marges brutes des distributeurs ont doublé en quelques mois et les automobilistes n'ont pas d'autres choix que de s'adapter.

Dans les stations-services, le passage à la pompe est loin d'être une partie de plaisir pour les automobilistes. Benoît, conducteur francilien, a dû trouver des astuces pour continuer à se déplacer en voiture. En prenant le véhicule de sa fille, il économise 15 euros par semaine. "Pour l'instant elle n'en a pas besoin donc je l'utilise parce que, comme c'est une hybride, ça consomme un petit peu moins par rapport à ma voiture et pour les petits trajets on évite de la prendre, on essaye de prendre un peu plus les transports". 

Des marges jugées abusives

L'association de consommateurs CLCV (Consommation Logement Cadre de Vie) accuse les distributeurs de carburant de rattraper les pertes de l'an dernier en pratiquant des marges jugées explosives de l'ordre de 25 centimes par litre contre 15 centimes avant la guerre en Ukraine. "Ce qu'on demande c'est que les stations-services qui ont fait ce rattrapage de marge pendant quelques mois (...) qu'elles diminuent leur marge de distribution de 10 centimes au litre et ça permettrait d'avoir une baisse du prix à la pompe qui serait quand même assez substantielle" demande François Carlier, délégué général de la CLCV. 

Les pompistes de leur côté rappellent qu'ils ne gagnent qu'un à deux centimes seulement par litre. Une marge fixée par contrat pour une durée de trois à cinq ans. Selon eux, les pétrôliers sont les responsables de l'envolée des coûts.

"C'est un coût de distribution et qui englobe l'intégralité de la chaîne logistique : le stockage, le transport et la vente en station donc, au bout du bout, la marge du pompiste (...) elle n'a certainement pas augmenté." assure Francis Pousse, président national des stations-services et énergies nouvelles. 

La CLCV réclame une baisse substantielle et menace de saisir la répression des fraudes et le ministère de l'Economie. 

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