Une pièce jouée au Théâtre du Châtelet rassemble un robot chanteur et des moines. Un concept plutôt surprenant et novateur.
Un robot doté d'une intelligence artificielle, cinq moines bouddhistes japonais et un orchestre de cinquante musiciens français pour une partition inédite. "J'aime beaucoup les contrastes entre la tradition et l'avenir. Cela fait sept ans que je travaille sur ce projet entre des moines et ce robot intelligent. Ce qui est intéressant c'est que plusieurs siècles les séparent" explique Keiichiro Shiuya, l'auteur et le metteur en scène.
Cet opéra du futur ancré dans la tradition, Justine Emard, artiste spécialisée en intelligence artificielle, en connaît les secrets, elle collabore sur le projet depuis sa création. Elle imagine les décors et l'univers visuel du concert en 3D : "un des processus de travail que je mets en place c'est notamment l'utilisation de scans 3D donc c'est aller chercher un fragment du réel, un fragment de la réalité que je vais ensuite interpréter dans une forme plus numérique, un petit peu plus abstraite et l'idée c'était d'aller dans les temples du Mont Kōya, là où habitent les moines, pour qu'ils m'emmènent vers les lieux les plus sacrés qu'ils connaissaient et tenter de capturer quelque chose de cette essence".
Installée à Aubervilliers dans une pépinière d'artistes, Justine travaille sur les relations entre l'Homme et la machine et ce fameux robot capable d'improviser : "le robot va improviser mais toujours avec un autre élément. Par exemple, il peut improviser un chant avec l'un des moines, il peut improviser avec le synthétiseur et en fait ce sont des moments assez beaux, assez purs parce qu'ils sont totalement dépouillés".
1 500 ans de tradition séparent les moines du robot, un choc historique pour un opéra du troisième type au Théâtre du Châtelet.
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