De nombreuses mobilisations ce samedi dans la capitale : la préfecture de police de Paris autorise cinq manifestations, et en interdit au final deux autres. Les autorités invoquent des "risques de trouble à l'ordre public".
Actualité sociale chargée ce samedi 20 juin à Paris, alors que de nombreuses manifestations ont été annoncées dans la capitale. Contactée, la PP confirme avoir autorisé un total de cinq manifestations.
Parmi les rassemblements autorisés, on en compte déjà deux visant à promouvoir la régularisation des personnes sans-papiers : une marche organisée par les collectifs Marche des solidarités et CSP75, et une autre par le collectif Libérons l'Algérie. Pour les deux, le rendez-vous est donné à 14 heures, de la place de la Nation jusqu'à la place de la bataille de Stalingrad, avec une dispersion à 18h30.
Troisième manifestation autorisée : la commémoration de la mort de Lamine Dieng, un jeune homme franco-sénégalais décédé en 2007 après une interpellation à Paris, lancée à partir de 13h place de la République, avec un départ vers le 58 rue des Amandiers vers 18h. Le quatrième événement autorisé est aussi organisé à partir de la place de la République, à 15h : un rassemblement pour "dénoncer les bombardements de l'armée turque au sud-Kurdisian", avec la place du Châtelet comme lieu d’arrivée, et une dispersion à 18h.
Un engagement sur le respect des gestes barrière demandé aux organisateurs
Interdite dans un premier temps comme on peut le lire dans un précédent communiqué, une manifestation de "Parisiens, banlieusards et résistants de partout" contre "les réformes allant à l’encontre de leurs revendications, la précarité, la baisse du pouvoir d’achat" a finalement été autorisée. Lancé dès 9h30 sur la place Edouard Renard, dans le XIIe arrondissement, le rassemblement doit ensuite rejoindre le boulevard de Denain, à l'angle avec la rue de Dunkerque, dans le Xe, avec une dispersion à 16h.
Pour l’ensemble de ces événements, la PP explique dans un communiqué publié vendredi que les organisateurs "se sont engagés à ce que les conditions d’organisation de ces manifestations permettent une distanciation physique d’un mètre entre chaque participant et, en cas d’impossibilité de garantir cette distanciation, à demander aux participants de porter un masque de protection et de se laver régulièrement les mains en apportant, en l’absence de point d’eau, du gel hydroalcoolique".
#Manifestation | En application du décret du 14 juin 2020, le préfet de Police autorise 4 manifestations prévues ce samedi 20 juin 2020 et en interdit 3.
— Préfecture de Police (@prefpolice) June 19, 2020
➡️ Consultez notre communiqué de presse pour plus de précision. pic.twitter.com/AdrWLdXiho
Communauté tchéchène, ambassade des Etats-Unis, gilets jaunes… D’autres rassemblements interdits
Du côté des rassemblements interdits, les autorités ont d’un part proscrit une manifestation à l’appel de l'association culturelle tchéchène Bart-Marsho, "sur deux lieux possibles place de la Bastille et place du Palais Royal" entre 14h et 17h. Suite aux incidents récents de Dijon, la PP évoque des "risques de trouble à l’ordre public pouvant générer des désordres et des violences".
La préfecture de police a également interdit un rassemblement lancé par la Ligue de défense noire africaine (LDNA), contre les violences policières, le racisme contre les personnes noires et en hommage à George Floyd, et prévu à 15h place de la Concorde devant l’ambassade des Etats-Unis. Les autorités mettent en avant des risques de "troubles à l’ordre public" et d’"atteintes aux biens et aux personnes". A noter enfin que "tout rassemblement de personnes se revendiquant du mouvement des "gilets jaunes" avenue des Champs-Elysées, dans sa partie comprise entre la place Charles-de-Gaulle (incluse) et le rond-point des Champs-Elysées-Marcel-Dassault, sur les voies perpendiculaires sur une distance de 100 mètres à partir de cette portion de l’avenue des Champs-Elysées, dans un périmètre comprenant la présidence de la République et le ministère de l’Intérieur, est interdit", selon la PP.
Samedi dernier dans la capitale, des milliers de manifestants (15 000 selon la PP) s’étaient rassemblés à l’appel du comité Adama Traoré, pour protester contre le racisme et les violences policières.