Pierre Laurent était l'invité de Samedi Politique sur France3 Ile de France. Il a présenté la philosophie de la candidature à trois têtes du Front de Gauche aux régionales en Ile-de-France. Il souhaite que sa liste fasse le plus fort score possible pour peser dans les négociations avec Bartolone.
Pas de troïka, ni de triumvirat. Au Front de Gauche pour les régionales en Ile-de-France, on préfère parler de trio. Plus sympa,moins agressif.
Assise
Un des membres de ce trio, Pierre Laurent, patron du Parti communiste, était l'invité de Samedi Politique sur France 3 Ile-de-France. Il mènera campagne aux côtés de Clémentine Autain et d'Eric Coquerel pour représenter l'ensemble des composantes du Front de gauche.
Qui c'est alors le patron ? "C'est moi qui suis la tête de liste dont le nom figurera sur le bulletin de vote", rappelle le sénateur de Paris qui met ensuite en avant "le 1/3 de candidats de la liste qui n'appartiennent pas à des partis". "On a retrouvé l'esprit collectif du Front de gauche et au-delà. Un très grande diversité. C'est cela l'esprit de la liste et j'en suis fier", commente Pierre Laurent.
D'esprit collectif, il en est toujours question quand on évoque la coupe du monde de rugby. Pierre Laurent a pratiqué ce sport. Eric Coquerel, interrogé lundi soir, sur les rôles de chacun dans le trio, a également utilisé la métaphore sportive. "Clémentine et moi, on est les 3 ème lignes aile qui allons créer des brèches et plaquer. Et Pierre sera l'assise", expliquait-il.
Pierre Laurent est-il alors le sage communiste chargé de cadrer les ardeurs du principal lieutenant de Jean-Luc Mélenchon ? "Heureusement qu'on a des rôles différents. Effectivement, moi je revendique le fait d'être quelqu'un qui sait rassembler, qui sait unir, qui sait tempérer et qui sait faire avancer tout le monde ensemble", répond le patron du PCF.
Négociations avec Bartolone
Une modération dont il faudra qu'il use auprès de ses alliés au moment d'entamer les négociations avec Claude Bartolone pour fusionner la liste FDG avec celle du PS et d'EELV dans l'entre-deux-tours.
"Je veux un beau programme de gauche pour rassembler tout le monde au deuxième tour. La seule manière d'en être certain, c'est de mettre la liste que je conduis le plus haut possible au premier tour", déclare en préambule Pierre Laurent. "Car si nous voulons une gauche qui ne dise pas dès le lendemain de l'élection, on vous a fait de belles promesses mais il faut appliquer les politiques d'austérité gouvernementales, si on veut une gauche qui soit courageuse et qui dira nous voulons les moyens d'une politique publique dans la région, eh bien, il vaut mieux compter sur ma liste que sur celle de Claude Bartolone", poursuit-il.
Mais que les socialistes qui lisent cet article se rassurent. Pierre Laurent est une "assise" et n'est pas tout foufou. "Ce qui est certain, c'est que je ne veux pas de Pécresse à la tête de la région. A chaque fois qu'à la région, on a voulu faire avancer une proposition sociale, je l'ai trouvé en face de moi. Je sais ce que Pécresse donnerait à la tête de la région", conclut-il.
Il ne commente pas, contrairement à Clémentine Autain, l'enquête préliminaire dont fait l'objet Claude Bartolone pour un éventuel emploi fictif. "La liste Pécresse et la liste Bartolone ont commencé à s'envoyer des boules puantes. Ca me paraîtparticulièrement affligeant. Sur le terrain, les gens ne me parlent absolument pas de cela. Tout ce débat n'intéresse personne et m'intéresse assez peu", commente Pierre Laurent.
Le siège de la Région Ile-de-France à Ivry
Ce qui l'intéresse c'est son programme, notamment en matière de logement. Il souhaiterait déménager le siège de région Ile-de-France du 7è arrondissement à Ivry. "Ca serait une belle possibilité. A un moment où on dit, il faut plus d'activité à l'est de l'Ile-de-France, il faut que la région donne l'exemple. Elle pourrait mettre ses activités à cet endroit-là. Ca fait beaucoup de salariés", explique-t-il.
Le logement n'est pas une compétence obligatoire du conseil régional, mais Pierre Laurent souhaiterait qu'elle pousse pour que l'encadrement des loyers soit étendu à l'ensemble de la zone dense francilienne et pas seulement à Paris. Et il évoque les leviers d'influence que la région peut exercer pour contraindre à construire. "La région peut encourager par de financments, les villes dont les maires acceptent de construire du logement social en subventionnant davantage leurs projets que celles dont le maire n'accepte pas de faire du logement social", menace le chef de file du FDG aux régionales.
Bonus : Mouiller la chemise
Pierre Laurent a également réagi au dessin du Monde Magazine qui le représente en chemise auréolée de sueur. Un dessin qui a fait réagir de nombreux militants communistes qui le trouvent méprisant. Ce dessin le gène-t-il. "Ca ne m'émeut pas beaucoup. Ca fait partie des petits jeux médiatiques. On a l'habitude dès qu'on est quelqu'un de gauche ou venu du monde ouvrier, d'être souvent caricaturé. Ce n'est pas agréable", commente-t-il.
"J'ai lu le papier qui va avec ce dessin. C'est un papier amusé. Méprisant ? Peut-être. Il faudrait en discuter avec celui qui l'a écrit. Mais ça ne m'empêche pas vraiment de dormir", conclut-il.