Pierre-Yves Bournazel était l'invité de Samedi politique, samedi 28 mai. Soutien d'Alain Juppé en Île-de-France, le conseiller régional LR juge avec "bienveillance", le porte-à-porte organisé par Emmanuel Macron. Un Macron qui serait le bienvenu dans le camp Juppé s'il le souhaitait.
Génération 1977.
Bienveillance envers Emmanuel Macron
Pierre-Yves Bournazel était l'invité de Samedi politique, samedi 28 mai. Le conseiller régional d'Île-de-France a le même âge qu'Emmanuel Macron. 38 ans. Comment juge-t-il le lancement du porte-à-porte du mouvement politique du ministre de l'Economie ?"Avec bienveillance", répond Pierre-Yves Bournazel. "Il a un ton libre. Je suis souvent d'accord avec ce qu'il dit", ajoute-t-il. Cela commence bien. Mais il apporte aussitôt une nuance. "Il y a une contradiction. Il est dans un gouvernement depuis deux ans. Il est ministre de l'Economie. Il n'a pas eu beaucoup de résultats, même s'il n'a pas beaucoup de marges de manoeuvres", commente le conseiller LR de Paris. "A un moment, il faut choisir entre conviction et confort. Si Emmanuel Macron veut affirmer un certain nombre d'idées et de convictions contraires à ce que font M. Valls et M. Hollande, il faudra qu'il sorte du gouvernement", poursuit-il.
Alain Juppé a la solidité de l'expérience. C'est un faiseux"
Pierre-Yves Bournazel, 28 mai 2016
Pierre-Yves Bournazel est un des soutiens d'Alain Juppé en Île-de-France pour la primaire des Républicains. Il reconnaît que les électorats potentiels d'Emmanuel Macron et d'Alain Juppé se ressemblent. Est-ce que Macron, c'est Juppé avec 30 ans de moins ? "Alain Juppé est un homme d'Etat. Il a la solidité de l'expérience et c'est un faiseux", répond Pierre-Yves Bournazel, sous-entendant que ce n'est pas le cas d'Emmanuel Macron. "Pour l'instant, il n'a pas fait grand-chose, mais il a le temps. Pas besoin de lui taper dessus. Il faut écouter et voir ce qu'il peut faire", nuance avec bienveillance, toujours, l'élu du 18ème arrondissement.
Une alliance Juppé/Macron ?
Dans un grand délire de politique fiction, peut-on imaginer une alliance entre Emmanuel Macron et Alain Juppé ? "Si M. Macron pense qu'Alain Juppé peut incarner dans l'intérêt général et celui de la Nation, un espoir pour le pays, il sera le bienvenu, parce qu'il ne faut pas de sectarisme", répond Pierre-Yves Bournazel. "Nous aurons besoin de tous les talents et de toutes les compétences", ajoute-t-il.
Mais peut-on imaginer l'inverse ? Juppé au service de Macron ? "Non, parce que M. Macron ne fédère pas. Malheureusement pour lui", juge Pierre-Yves Bournazel.
Juppé, le rassembleur
Il balaie la petite musique médiatique de la semaine qui considère que si Alain Juppé reste le favori de la primaire, l'élection n'est pas encore jouée parce que le discours du maire de Bordeaux n'imprimerait pas parmi les classes populaires. "Alain Juppé est un rassembleur. Il parle à tous les Français sans distinction d'origine, de classe sociale ou de génération", rappelant "qu'il a commencé la transformation du quartier de la Goutte-d'Or".Pierre-Yves Bournazel souhaite que le gouvernement ne retire pas le projet de loi El-Khomri "dans l'intérêt général", mais il comprend les manifestations estimant que François Hollande n'a pas été élu pour mener cette politique.
Conseiller de Paris et conseiller régional, il travaille avec Anne Hidalgo et Valérie Pécresse. Il établit un comparatif du mode de gouvernance des deux femmes politiques. S'il salue sans surprise, les six mois de Valérie Pécresse à la tête de la région, il considère qu'"Anne Hidalgo n'est pas une mauvaise maire", tout en rappelant son opposition à sa politique de logement ou sur la question du travail du dimanche.