À l’occasion des Jeux de Paris 2024, Airparif lance un outil mesurant en temps réel les concentrations de particules fines, d’ozone et de dioxyde d’azote dans l’air. Objectif : permettre aux Franciliens d’anticiper leur exposition à la pollution.
C’est une simple carte en apparence, où il est possible de rechercher n’importe quelle adresse. Si celle-ci s’affiche en violet, attention la pollution est à son maximum. En vert, la qualité de l’air est bonne. Cet outil lancé par Airparif, organisme chargé de mesurer la qualité de l’air, évalue la pollution heure par heure et rue par rue dans toute l’Île-de-France et permet surtout des prévisions très précises.
"Ce qui est nouveau, c’est la finesse temporelle et spatiale avec laquelle nous pouvons livrer les prévisions", précise Pierre Pernot, ingénieur à Airparif et directeur de la communication et des partenariats, "il est désormais possible de calculer sur les six prochaines heures l’évolution de la qualité de l’air".
Des prévisions précises grâce à l’IA
Cette carte, disponible sur le site internet de l’organisme et sur son application, fonctionne grâce à des outils numériques et aux 70 capteurs de mesures présents dans toute la région. "Nous nous appuyons sur les données de nos capteurs mais aussi sur des modélisations statistiques. Toutes ces informations sont ensuite assemblées et constituent un réseau de neurones, via l’intelligence artificielle, pour prévoir la qualité de l’air heure par heure", explique l’ingénieur d’Airparif.
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Le but est de permettre aux Franciliens d’anticiper leurs déplacements, d’adapter leurs comportements ou activités, et ainsi réduire leur exposition à la pollution en prenant des mesures préventives. "Pour la population générale, la pratique du sport hors pic de pollution est bénéfique. Et elle peut être encore plus bénéfique si on prête attention à la qualité de l’air et son évolution dans les prochaines heures là où on fait son footing par exemple", détaille Pierre Pernot. Dans le détail, il est possible de connaître les concentrations d’ozone, de dioxyde d’azote et de particules fines.
Un nouveau réflexe santé ?
Une initiative saluée par l’association Respire, qui lutte pour l’amélioration de la qualité de l’air. Pour Tony Renucci, directeur de Respire, "ce nouvel outil est un meilleur indicateur pour la population et pour la santé publique. L’intérêt avec ce niveau de précision, c’est que nous puissions tous développer un réflexe santé, d’aller consulter l’application avant de sortir, avant d’effectuer un déplacement ou d’aller faire une séance de sport en plein air".
Car la pratique sportive par temps très pollué, peut être dangereuse pour la santé. Airparif le rappelle d’ailleurs sur son site internet, un pic de pollution correspond à une journée durant laquelle "la concentration des polluants atteint un niveau ayant un impact à court terme sur la santé humaine" et pouvant par exemple entraîner "une aggravation de certaines pathologies, comme l’asthme, ainsi qu’un surcroît d’hospitalisations".
En pratiquant une activité sportive, nous respirons 4 à 10 fois plus de pollution que par rapport à d’habitude.
Tony Renucci, directeur de l'association Respire
L’association préconise ainsi d’éviter de construire des équipements sportifs près de zones polluées, comme des grands axes routiers, et elle recommande aussi l’installation de plus nombreux capteurs. "Les stations de mesures coûtent cher, mais il serait peut-être intéressant d’installer aussi des microcapteurs. Ils offriraient plus de densité de mesures, un meilleur maillage et donc encore plus de données sur l’air que l’on respire", conclut Tony Renucci.
La qualité de l’air étant un enjeu important pour les sportifs, l’outil propose également de zoomer sur chaque site de compétition, durant les Jeux Olympiques et Paralympiques. Une évaluation précise de l’impact des Jeux sur la qualité de l’air va également être menée par Airparif. Le bilan sera connu à la clôture de l’événement.
