Prison avec sursis pour un brillant mathématicien qui s'était retranché avec son jumeau

Après s'être retranchés dans le pavillon familial qui abritait un arsenal de guerre, Richard Lascar s'était rendu à la police, son frère Bernard s'était suicidé : ce mathématicien "atypique" de 64 ans, sous la coupe de son jumeau, a été condamné vendredi à Bobigny à six mois de prison avec sursis.

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"Cette condamnation ne figurera pas à votre casier judiciaire, afin que vous puissiez poursuivre vos activités d'enseignant-chercheur", a précisé la juge à ce sexagénaire lunaire placé sous curatelle renforcée, qui a aussi écopé d'une interdiction de détenir des armes pendant cinq ans.

Dans la matinée du 18 janvier 2012, la Brigade de recherche et d'intervention (BRI - "anti-gang") intervient à Pantin, tout près de Paris, où les deux frères, maîtres de conférences à l'université de Jussieu, sont barricadés dans la maison qu'ils partagent avec leur mère de 96 ans; Une quarantaine d'armes de guerre et de collection, rares et de très grande qualité pour certaines, y ont été retrouvées.

Bernard escorté par Richard avait ouvert le feu sur la porte de l'appartement parisien de leur frère ainé


A l'aube, le "jumeau dominant", Bernard, bipolaire, escorté par Richard, avait ouvert le feu sur la porte de l'appartement parisien de leur frère aîné, Jacques, médecin. Ce dernier avait menacé, une nouvelle fois, de faire interner Bernard s'il continuait à refuser de se soigner. Lors de l'audience fin avril, où il comparaissait pour "complicité de violences volontaires" et d'"acquisition et détention illégales d'armes", ce petit homme avait répondu avec une rigueur quasi-scientifique aux questions de la présidente du tribunal, en se balançant d'un pied sur l'autre.

Au fil de l'audience s'était dessiné le portrait d'un chercheur à "la personnalité névrotique", désocialisé,  dans "une relation de soumission envers un frère dominant", selon les termes de l'expertise psychiatrique. Ce matin là, c'est lui, fasciné par les armes, qui avait donné un pistolet à son frère polytechnicien - "plus brillant et plus intelligent", dit-il. "Je pensais que ça le distrairait un peu de manipuler ce pistolet. Pour moi, les armes sont des objets de contentement, ce sont mes amies, elles dorment avec moi dans ma chambre", s'était-il justifié.

C'est aussi lui qui avait conduit en voiture son jumeau chez leur aîné. "Je ne lui refusais rien. Et puis il faisait du 180 sur l'autoroute, c'était la consigne de la famille : ne pas le laisser prendre le volant", avait-il encore expliqué. Ses explications n'ont pas suffi au procureur, qui avait requis un an de prison avec sursis, estimant que "la soumission ne pouvait pas tout excuser".
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