Le préfet délégué aux aéroports a appelé vendredi les employés qui travaillent à l'aéroport de Roissy au "sang-froid" et à "la responsabilité" face aux rumeurs d'attentats qui ont créé une véritable psychose.
Après l'opération anti-terroriste de Saint-Denis, "une information sans fondement avéré a fait état d'un risque" concernant le premier aéroport de France, "provoquant une inquiétude parfois instrumentalisée pour des raisons étrangères aux problématiques de sécurité", a regretté Philippe Riffaut.
Le préfet rappelle que "les forces de la police nationale, de la gendarmerie nationale, de la douane, les unités militaires de l'opération Sentinelle, les services de renseignement et l'ensemble des services de l'État sont pleinement mobilisés avec dévouement et abnégation" et que "leur mission ne doit pas être détournée pour répondre à des rumeurs ou demandes fallacieuses".
Soixante et un militaires ont été appelés en renfort depuis vendredi, portant le total des soldats déployés à 183, a-t-on précisé dans l'entourage du préfet.
Après des rumeurs que le commando retranché à Saint-Denis préparait un attentat visant Roissy, des salariés ont invoqué leur droit de retrait, a affirmé à l'AFP une source aéroportuaire, évoquant un "climat de psychose, entretenu par les syndicats". "On nous demande de poster des militaires devant chaque comptoir d'enregistrement alors que des patrouilles mobiles sont plus efficaces", a déploré cette source.
La CGT d'Air France a relevé un nombre d'absences "marginal" après les attentats, selon son secrétaire général Miguel Fortea, interrogé par l'AFP.
Cependant, "les salariés viennent travailler la peur au ventre, surtout dans les aérogares, où ils sont en contact direct avec le public" et où "la sécurité n'est pas palpable".
Dans une lettre envoyée dimanche au PDG d'Air France, le syndicat rappelait qu'"en tant que symbole et porte-drapeau de notre pays, Air France a déjà été une cible de choix et pourrait être visée à nouveau". "Il nous semble qu'il est de notre devoir (...) de renforcer nos propres mesures de sûreté", ajoutait le syndicat qui réclame notamment un renforcement du contrôle des bagages en soute et de l'accès aux aérogares.
"Naturellement, comme dans toute activité, y compris aéronautique, 100% de prévention ne signifiera jamais 0% de risque", a répondu le préfet, appelant "chaque responsable sur l'aéroport" à "faire preuve du sang-froid que commande l'éthique de responsabilité".