Deux étudiants en école d’ingénieurs à Paris ont lancé une plateforme en ligne basée sur l’achat de cartes cadeaux pour aider financièrement les bars et les restaurants, fermés face à la propagation du coronavirus. Le principe : leur assurer un minimum de trésorerie avant la réouverture.
"Comment va-t-on pouvoir fêter la fin du confinement si toutes nos adresses préférées sont obligées de mettre la clé sous la porte avant la fin de la crise ?" Vincent Wargnier, un étudiant en cursus d’apprentissage à l’ECE (Ecole centrale d'électronique) à Paris, a créé avec Samuel Guillot, un camarade de promo, une plateforme pour soutenir financièrement les bars et les restaurants partout en France : "Sauve mon bar".
"Le système est très simple, explique Vincent Wargnier, confiné à Grenoble, en Isère, chez ses parents. N’importe quel client peut acheter en ligne des cartes cadeaux auprès du commerce de son choix, à prix réduit. On pourra ensuite l'utiliser pour prendre une consommation dans l’établissement en question à sa réouverture, grâce à un QR Code." L’idée est de permettre aux entreprises concernées de "dégager une petite trésorerie, en attendant", face aux difficultés financières.
"On a eu l’idée dès l’annonce du gouvernement, en voyant la détresse de tous les gérants de bars et de restos, raconte le cocréateur du projet. L’objectif est de continuer à dégager un minimum de revenus malgré la fermeture. Personnellement, en tant qu’étudiants, on a l’habitude de se retrouver en se donnant rendez-vous dans notre QG. Sans bars, la vie ne sera plus la même."A ce jour, on compte autour d’une cinquantaine de commerces parmi la liste proposée sur le site, dont quelques-uns se situent en région parisienne, à Pontoise (Val-d'Oise) et Paris par exemple. Les cartes cadeaux, elles, peuvent valoir "quatre euros comme cinquante euros" selon Vincent Wargnier, "tout dépend évidemment de la carte des commerces en question".Sans bars, la vie ne sera plus la même
Difficile de contacter les gérants pendant le confinement
Mais contacter les bars et les restaurants en période de confinement s’avère compliqué, d’après l’étudiant : "Aujourd’hui si tu appelles un téléphone fixe, tu as toutes les chances pour que le numéro ne réponde pas". Toujours à la recherche de nouveaux établissements, le projet a ceci dit déjà reçu le soutien du youtubeur FlorianOnAir, dont la chaîne approche les 600 000 abonnés.Vincent Wargnier souligne par ailleurs que ce projet – "le plus concret qu’on ait réalisé depuis le début de nos études" – est mené avec une "démarche solidaire" : "Les bars qui ne sont pas forcément dans le besoin ne doivent pas hésiter à s’inscrire. Car ils permettent eux aussi de développer l’initiative et ainsi toucher le maximum d’établissements en difficulté, par exemple des commerces isolés dans certains villages.""On tient à être transparent, détaille l’étudiant. Sous certaines publications sur Facebook, on a reçu parfois des commentaires qui nous reprochaient de chercher à faire de l’argent sur le malheur des bars. C’est faux. Le système est clair : c’est le commerçant qui fixe une somme pour la carte, qu’il touchera directement à chaque fois. Et dès qu’un client effectue un achat, il paye un supplément d'environ 10 %. Cette somme est uniquement utilisée pour payer les publicités, les frais PayPal, les frais de serveur et de développement du site. C'est indispensable pour faire vivre le projet."Des commentaires nous reprochaient de chercher à faire de l’argent sur le malheur des bars
Si l'idée fonctionne, ses créateurs pourraient prochainement inclure d’autres types d’entreprises, "notamment des hôtels".