La cour d'appel de Paris a confirmé mardi les peines d'emprisonnement ferme prononcées à l'encontre de deux frères pour l'agression en juillet d'un couple de policiers en civil à Othis, en Seine-et-Marne.
L'agression, le 4 juillet 2018 au soir, avait soulevé une vague d'indignation dans la classe politique et jusqu'au plus haut sommet de l'État. Emmanuel Macron avait lui-même dénoncé sur Twitter "l'ignominie et la lâcheté" des agresseurs et avait promis qu'ils seraient "retrouvés et punis".
Les deux frères de 27 et 24 ans avaient été jugés en comparution immédiate à Meaux, une semaine après les faits, qui s'étaient produits devant le domicile d'une amie du couple de policiers, également nounou de leur fille de trois ans.Pas de mots assez durs pour l’ignominie et la lâcheté des deux voyous qui ont agressé hier soir à Othis un couple de policiers en dehors de leur service sous les yeux de leur petite fille. Ils seront retrouvés et punis. Tout mon soutien pour ces policiers et leur famille.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 5 juillet 2018
L'aîné, en récidive, avait été condamné à six ans de prison, dont 18 mois avec sursis et mise à l'épreuve pendant deux ans. Son cadet, qui avait pour toute mention dans son casier une conduite sous stupéfiants, avait été condamné à quatre ans d'emprisonnement, dont six mois avec sursis et mise à l'épreuve pendant deux ans.
La cour d'appel a confirmé le jugement dans toutes ses dispositions et ordonné le maintien en détention des deux hommes.
► Quelques jours après l'agression, un homme avait été interpellé :
"Justice d'exception"
Leur avocate, Louise Tort, qui avait dénoncé un procès politique et une "justice d'exception" pour ses clients, s'est dite "tout à fait aussi déçue" qu'en première instance.Des peines plus lourdes, de six et quatre ans de prison ferme, avaient été requises en appel le 2 octobre. L'avocate générale avait dénoncé les violences contre les policiers, les qualifiant de "sport à la mode".
Plusieurs jours d'ITT
Les violences s'étaient produites après que le frère aîné, passant en voiture avec son cadet devant le domicile de la nounou du couple de policiers, ait reconnu - et injurié - la brigadière l'ayant contrôlé quelques semaines plus tôt.Son compagnon s'était alors approché du véhicule, duquel était sorti l'aîné. La fonctionnaire de police s'était vu prescrire quatre jours d'incapacité totale de travail (ITT), son compagnon, qui a reçu plusieurs coups de pied au visage, quinze.
À l'audience, les deux frères avaient exprimé leurs regrets, mais affirmé ne pas avoir eu connaissance de la fonction du mari de la policière et ne pas être à l'origine de la "bagarre".