Douze personnes, principalement des Roumains, comparaissent pour quatre jours devant le tribunal correctionnel de Meaux (77), accusés d'être les chefs d'un réseau d'enfants pickpockets qui "exerçaient" à Disneyland Paris et dans le métro parisien entre janvier 2014 et février 2016.
L'affaire est plutôt rare. Ou plutôt : il est rare qu'une telle affaire arrive jusque devant un tribunal. Car il est très difficile de "coincer" ce type de réseau dont chacun (et surtout les habitants d'Ile-de-France) sait qu'il est monnaie courante. Difficile de prendre les auteurs de ces vols sur le fait, difficile d'instruire une procédure car les voleurs sont des enfants roumains, des mineurs qui parfois ne parlent pas français ou font semblant de ne pas comprendre.
Dans ces affaires, les adultes font en sorte d'être "invisibles". En principe, ce sont les parents ou le "clan" des enfants qui les entraînent à détrousser les touristes. Les adultes organisent les choses de façon à n'être jamais directement impliqués. Seuls les mineurs sont en "première ligne". Et quand ils se font prendre, soit ils se réfugient derrière l'incompréhension, réelle ou non, de la langue, soit dans la dénégation. Dans tous les cas de figure, les adultes ne sont pas mis en cause.
La bande qui comparaît aujourd'hui et jusqu'à vendredi, le 1er septembre, est donc, en quelque sorte une exception. Et son arrivée devant la justice est l'issue d'un long travail policier et d'une enquête minutieuse.
Le trafic de la petite bande leur a rapporté plus d'un million d'euros, porte sur des milliers de vols et a engendré des centaines de plaintes. Le jugement est attendu vendredi, le 1er septembre.