Cinq ans après avoir foncé dans une pizzeria à Sept-Sorts (Seine-et-Marne), tuant une jeune fille et faisant 48 blessés, l'accusé David Patterson a fait appel du premier jugement le condamnant à la perpétuité. Le procès débutera ce 30 août 2022.
Un nouveau procès à revivre. Cette fois, à la Cour d’assises d’appel de Créteil (Val de Marne). Le drame du 14 août 2017 sera une fois décortiqué pendant plusieurs jours à partir de ce mardi 30 août. Une nouvelle épreuve pour les familles des victimes et notamment pour les parents de la petite Angela, tuée sur le coup ce soir-là.
Il y a cinq ans donc, en plein service à la pizzeria Cesena située dans la zone industrielle de la ville, David Patterson fonçait droit vers le restaurant, à bord d’une BMW de location. Un carnage qui a fait un mort et 48 blessés.
La piste terroriste avait d'abord été suivie avant par les enquêteurs, qui ont ensuite découvert que l’auteur était un « déséquilibré » ayant « la haine du genre humain ». Fils d’un citoyen britannique et d’une mère française, cet habitant de La Ferté-sous-Jouarre de 37 ans, avait été testé positif au cannabis et à plusieurs substances médicamenteuses.
Reconnu coupable de 47 crimes
Le 15 avril 2021, David Patterson avait été reconnu coupable d’assassinat et de tentatives d’assassinat par la Cour d’assises de Melun. Il fut ainsi condamné à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une peine de sûreté de 22 ans. La peine la plus lourde du droit pénal français. Un délibéré "satisfaisant" pour les victimes. "Il ne faut pas oublier que cet homme a été reconnu coupable de 47 crimes. Il y avait donc le sentiment que justice avait été rendue", explique François Mazon, l'avocat des victimes. "Ce procès en appel est une nouvelle épreuve pour mes clients".
Si David Patterson n’a jamais nié les faits, il fait donc appel de ce jugement, probablement pour invoquer la confusion mentale au moment des faits. "Il a été reconnu d'une exceptionnel dangerosité avec un risque élevé de réitération. Il tentera un abaissement de peine mais je ne vois pas comment il pourrait demander un acquittement...", souligne le pénaliste inscrit au barreau de Marseille. "La notion de réclusion criminelle à perpétuité, c'est-à-dire la peine la plus lourde possible, est fondamentale pour les victimes, elle est à la mesure de leur souffrance et a un impact direct sur elles". Le procès, qui a pour particularité rarissime de juger l'auteur d'un crime de masse, devrait se terminer le 9 septembre.