De nombreuses communes d'Île-de-France ont dû se résoudre à annuler leurs feux d’artifice en raison de la sécheresse et des risques d'incendies. D’autres collectivités locales, victimes d'actes de vandalisme lors des dernières émeutes, invoquent un contexte de violence urbaine.
"Notre zone de tir est située tout près d'un bois, c'est dans le parc du château et on n’a pas d'autres zones de tir", se résigne-t-on à Quincy-Voisins, une commune agricole riche en boisements à l'est de Paris. Les 5 500 habitants de Quincy-Voisins devront se passer cet été de feu d'artifice mais "le dîner républicain et le bal seront maintenus", rassure-t-on à la mairie.
En raison des conditions d'extrême sécheresse et la crainte d’incendies, un arrêté préfectoral pris le 12 mai en Seine-et-Marne a douché les ambitions festives de nombreuses communes.
Comme à Villeparisis, toujours dans le même département. Dans cette commune, on s'en tiendra à un pique-nique républicain. À Torcy, le feu d'artifice du 13 juillet prévu traditionnellement dans le parc des Droits de l’Enfant est reporté. À Chelles, la mairie a bien tenté de trouver un autre site pour organiser son feu d’artifice, mais en vain.
À Saint-Mard "une ville à la campagne" au nord de la Seine-et-Marne, la commune a déjà été reconnue en état de catastrophe naturelle "au titre de mouvements de terrain différentiels consécutifs à la sécheresse et à la réhydratation des sols". La mairie a dû se résoudre à annuler le feu d'artifice et ranger les lampions. De fait, toutes les animations sont suspendues. Ce sera partie remise promet la mairie sur son site internet : "le feu sera tiré le 2 décembre" et "le maximum sera fait pour que le marché de Noël soit exceptionnel".
L'arrêté préfectoral en Seine-Marne, pris le 12 mai dernier, s'impose à toutes les communes concernées. Il interdit tous feux d'artifice à moins de 200 mètres d'espaces sensibles, de forêts ou de petit bois, par nature, combustibles. "L'arrêté court jusqu'au 31 octobre mais on peut demander des dérogations, à condition bien sûr, de répondre à toutes les mesures de sécurité", commente-t-on à la préfecture de Seine-et-Marne. Soit à plus de deux cents mètres d'une forêt et loin des habitations.
Double peine
Nombre de communes ont annulé les festivités du 14-Juillet, en raison non seulement de la sécheresse mais aussi des émeutes suite à la mort du jeune Nahel, tué par un policier le 27 juin dernier. Les maires de Pontault-Combault et de Roissy-en-Brie ont tout annulé "en responsabilité" et expliqué dans un communiqué que "mobiliser des troupes supplémentaires pour sécuriser l’événement du 13 juillet accueillant près de 15 000 personnes alors que les effectifs seront déjà réquisitionnés pour contenir de potentiels nouveaux débordements lors de la Fête nationale, ne serait pas raisonnable".
Comme à Rosny-sous-Bois ou Aulnay-sous-Bois, qui ont subi d'importants dégâts lors des émeutes, des communes ont suspendu les festivités. Les maires de Maison Alfort, de Charenton-le-Pont et de Saint-Maurice dans le Val-de-Marne ont décidé conjointement d’annuler le feu d’artifice sur les bords de Marne "au regard du contexte actuel de violences urbaines (...) afin d'assurer la sécurité de tous".