Toujours détenue dans la prison de Réau (Seine-et-Marne), Jacqueline Sauvage, partiellement graciée en 2014 après avoir tué son mari violent,
devrait savoir, dans la matinée si le tribunal d'application des peines (TAP) lui accorde ou non sa demande de libération conditionnelle.
Jacqueline Sauvage âgée de 68 ans est devenue malgré elle le symbole des violences conjugales subies par de nombreuses femmes.
Le tribunal d'application des peines (TAP), qui siège au sein de la prison de Réau (Seine-et-Marne) doit rendre vendredi sa décision sur sa demande de libération conditionnelle.
Le parquet de Melun a pris des réquisitions favorables à sa remise en liberté. "C'est un dossier qui remplit toutes les conditions d'une libération conditionnelle", a dit à l'AFP la procureure de Melun, Béatrice Angelelli, qui prévoit de faire appel si le tribunal rendait une décision défavorable.
Le chef de l'Etat avait accordé le 31 janvier une grâce présidentielle "partielle" à la sexagénaire, condamnée en appel en décembre à dix ans de prison par la cour d'assises du Loir-et-Cher pour le meurtre de son mari, qui la battait depuis des années et avait violé ses filles.
#Expertise psychologique et surveillance électronique
Jacqueline Sauvage a été transférée début février à la prison de Réau pour subir une expertise psychologique et médicale afin d'"évaluer" sa "dangerosité". A l'issue de cette évaluation, la commission pluridisciplinaire des mesures de sûreté, où siègent notamment le préfet du département et un bâtonnier, a émis un "avis défavorable" à sa libération. Mais cet avis reste consultatif.Pour ses avocates Nathalie Tomasini et Janine Bonaggiunta cet avis est "paradoxal et contradictoire". "La commission a rappelé que les trois rapports, celui de l'évaluation de la dangerosité et ceux des experts psychiatres et psychologues, étaient favorables, mais a conclu: avis défavorable, demande de libération conditionnelle prématurée, c'est contradictoire", ont-elles expliqué à l'AFP.
Si la décision du tribunal d'application des peines s'avère favorable à la remise en liberté de Jacqueline Sauvage, "elle sera nécessairement assortie d'une surveillance électronique", ont-elles aussi indiqué.