Samedi 12 mars, Jean-François Copé lance sa campagne pour la primaire de la droite pour la présidentielle de 2017 dans sa ville de Meaux. Non loin du musée de la Grande Guerre, il définira sa ligne politique. Quel va être le style de sa campagne ? Et avec quels soutiens ?
"On ne recule plus".
Meaux ville symbole
Jean-François Copé a trouvé son slogan de campagne pour la primaire de droite qui va désigner un candidat à la présidentielle de 2017. Une formule qu'il reprendra sans doute, dans son discours, ce samedi 12 mars au moment de lancer officiellement sa campagne à Meaux, la ville dont il est maire.Le cadre sera solennel. Non loin du musée de la Grande Guerre, au pied du monument aux morts offert par les Américains pour célébrer les soldats de la bataille de la Marne. Un décor qui lui permettra de donner sa vision du pays et évoquer le sursaut. A partir de sa ville, dont il pourra dire à nouveau qu'elle est une sorte de France miniature, de laboratoire et d'appartement témoin de son action publique. Un peu à l'image de ce qu'il avait fait en 2012 à Chateaurenard pour le lancement de sa candidature à la présidence de l'UMP. Il mettra une nouvelle fois en avant ses résultats en matière de sécurité et d'urbanisme.
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Le maire de Meaux ne recule plus. Mais sa campagne va-t-elle s'apparenter à une guerre de tranchées jusqu'en novembre prochain ? Certes, Jean-François Copé s'est mis à poil en janvier avec la publication de son ouvrage à tendance confessionnelle. Il s'agit maintenant dans une deuxième phase de charger à la baïonnette. Etre offensif pour quitter la métaphore guerrière.
Se différencier de Nicolas Sarkozy
C'est ce qu'espère Camille Bedin, conseillère départementale des Hauts-de-Seine. "Il doit dire qu'il ne faut pas trembler devant les réformes", juge-t-elle "J'espère qu'il va rappeler qu'il n'a pas été au gouvernement pendant le quinquennat de Nicolas Sarkozy. C'est sa valeur ajoutée et sa différence par rapport aux autres candidats", poursuit la confondatrice de la "Droite Forte". "Les espoirs étaient tellement importants en 2007 et la déception a été si grande. Le bilan n'a pas été fait à droite et notamment par ceux qui ont été en fonction, malgré ce qu'ils ont dit et écrit. Le problème pour 2017, c'est notre crédibilité", estime Camille Bedin.Une pierre dans le jardin de Le Maire, Fillon, Juppé et cie. Et surtout dans celui de Nicolas Sarkozy. La perspective d'une candidature du président des "Républicains", bloque le ralliement public de soutiens pour Copé car ils sont partagés entre les deux. C'est le cas à Paris par exemple de Brigitte Kuster ou de Jean-Pierre Lecoq. D'autres soutiens de 2012 ont rejoint Alain Juppé comme Pierre-Yves Bournazel ou Jérôme Dubus.
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Michèle Tabarot, députée du sud et fidèle de Jean-François Copé sera présente. Mais l'entourage du candidat s'empresse de préciser "qu'il ne s'agit pas demain d'afficher des parrainages ou des soutiens mais de définir une ligne politique". La foule devrait être constituée avant tout de militants et d'élus de Seine-et-Marne.
Une campagne à l'économie
Une réunion qui devrait coûter autour de 10.000 euros. "On a bien conscience du besoint de transparence", commente Camille Bedin, soucieuse de chasser les fantômes de Bygmalion. "Demain à Meaux, cela va donner le style de la campagne. Pas de show, pas de marketing. Ce sera une campagne simple, économique, de proximité. Avec des déplacements longs", promet l'élue des Hauts-de-Seine.
Jean-François Copé ne recule plus. Il est né le jour anniversaire de la mort de Napoléon. Longtemps, il a évoqué la bataille d'Arcole pour mobiliser les foules en meeting. Va-t-il changer de registre alors que les observateurs ne croient guère en ses chances pour cette primaire et reprendre le fameux mot de Waterloo : "la garde meurt mais ne se rend pas" ?