Le groupe Total contraint de renoncer à sa production de bioplastiques à Grandpuits

L’ancienne raffinerie de Grandpuits, située en Seine-et-Marne, devait produire 100.000 tonnes de bioplastiques par an. Le groupe TotalEnergies et le groupe néerlandais Corbion ont annoncé mercredi qu'ils mettaient fin à leur projet.

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TotalEnergies "a pris acte de la décision de son partenaire Corbion de mettre fin au projet de production de bioplastiques en raison de la hausse des coûts", a indiqué le groupe français dans un communiqué. Cette unité de production de plastique, issu de la transformation de sucre, faisait partie de la reconversion du site de Grandpuits vers des énergies moins polluantes. TotalEnergies confirme pour autant "le maintien de 250 emplois sur site conformément aux engagements pris en septembre 2020". Pour compenser l'arrêt du projet, qui représente un investissement de 200 millions d’euros, le groupe Total annonce vouloir doubler la production de carburants aériens durables (SAF). L’objectif est d’atteindre 285.000 tonnes par an.

Ces biocarburants produits à partir de graisses animales ou d'huiles végétales sont aujourd’hui considérés comme la principale solution pour réduire l'impact environnemental du transport aérien.

L'inquiétude des salariés

Sur le site les organisations professionnelles sont loin d’être rassurées par ces annonces. Ils dénoncent la « casse sociale » que cela pourrait provoquer et déclarent « TotalEnergies a encore menti et abandonne un des projets à Grandpuits, 89 emplois sont désormais menacés. Ce jour, les élus CGT de la plateforme ont été convoqués à un CSE extraordinaire. Le couperet vient de tomber : TotalEnergies abandonne la construction de l’unité de PLA pour des raisons purement financières en laissant les salariés dans la plus grande incertitude sur leur avenir professionnel. »

Plus une goutte de pétrole à Grandpuits

La raffinerie de pétrole en activité depuis 1966 a finalement été mise à l’arrêt. Aujourd’hui Grandpuits reste un site de stockage de carburants. La reconversion du site a commencé il y a deux ans. Il doit à terme accueillir une bioraffinerie, une centrale photovoltaïque ainsi qu'une unité de production d'hydrogène. La construction d'une unité de production de biométhane d'une capacité de 80 gigawattheures (GWh) par an a également été annoncée.

La production de pétrole doit être remplacée par les biocarburants. Bernard Pinatel, directeur général de la branche Raffinage-Chimie de TotalEnergies, a quant à lui déclaré que Grandpuits "sera un site majeur en France pour la production de carburant aérien durable" pour répondre aux objectifs européens d'utiliser plus de SAF dans le transport aérien.

En avril, l'Union Européenne a dévoilé un accord qui prévoit 2% d'utilisation de SAF dès 2025, puis 6% en 2030, avec une augmentation progressive jusqu'à 70% d'ici 2050.

Avec AFP

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