Au total, 119 candidats et leurs suppléants, se présentent au premier tour des élections législatives en Seine-et-Marne, le dimanche 12 juin 2022. Le département compte 11 circonscriptions et certaines sont à regarder avec beaucoup d’attention.
En 2017, profitant de la vague en faveur d’Emmanuel Macron, les députés de la République en Marche ont remporté quatre sièges à l’Assemblée Nationale dans le département (dans la 7ème, 8ème, 9ème et 10ème). Les Républicains en ont gagné trois (dans la 2ème, 4ème et 6ème circonscription), le Parti Socialiste un (dans la 11ème circonscription). Les autres circonscriptions sont revenues au Modem ou à l’UDI.
Mais quand sera-t-il en 2022 ? Lors du premier tour de l’élection présidentielle, Jean-Luc Mélenchon (LFI) est arrivé en tête dans la plupart des grandes villes du département. Au deuxième tour, dans ces communes, une majorité des votants s’est tournée vers Emmanuel Macron. Dans les communes plus rurales, en revanche, Marine Le Pen a fait de bons scores aux deux tours de la présidentielle.
La deuxième circonscription de Seine-et-Marne
Parmi les circonscriptions scrutées attentivement : la deuxième. Située au sud du département, elle réunie 72 communes avec des villes comme Nemours, Château-Landon ou Fontainebleau mais aussi de nombreux villages ruraux. En 2017, cette circonscription a été remportée par Valérie Lacroute du parti Les Républicains. Mais en 2020, cette dernière, élue maire à Nemours, a préféré quitter son siège à l’Assemblée Nationale pour rejoindre sa mairie. Elle laisse alors sa place de député à sa suppléante, Sylvie Bouchet-Bellecourt qui ne se représente pas en 2022. Pour défendre le siège des Républicains, Isoline Garreau, maire de Diant, conseillère départementale et présidente du Conseil d’administration du SDIS Seine-et-Marne a été choisie. En déplacement sur le marché de La Chapelle-La-Reine, elle a indiqué : «Je souhaite être représentante de mon territoire à l’Assemblée Nationale pour porter trois enjeux majeurs, la désertification médicale, la sécurité des biens et des personnes et accompagner dans leur projet, les communes pour qu’aucune circonscription ne soit laissée de côté. »
Face elle, Frédéric Valletoux, maire de Fontainebleau depuis 2005, conseiller régional depuis 2010, et président de la Fédération hospitalière de France. Cet élu se présente pour la majorité présidentielle sous l’étiquette Horizon. Pour le soutenir, Edouard Philippe a fait le déplacement le 24 mai, dans une exploitation agricole à Aufferville et auprès des habitants à Nemours. « Je suis fondamentalement convaincu que Frédéric fera un très bon député », a déclaré l’ancien Premier Ministre. « Mon positionnement est clair. Je souhaite donner une majorité au Président, donner une voix à ce territoire qui s’est souvent senti en marge et continuer à réformer ce pays », précise Frédéric Valletoux.
Les territoires isolés, c’est l’axe de campagne choisi par Ivanka Dimitrova, la candidate du Rassemblement Nationale. Dans beaucoup de communes rurales de la 2ème circonscription, Marine Le Pen a réalisé de bon résultats aux deux tours de la présidentielle. Cette ancienne professeur d’anglais et traductrice pour le ministère de la Justice, aimerait profiter de cet engouement. « Le plus important pour moi, c’est de préparer les générations futures. L’éducation par l’école et par la famille sont des projets qui me tiennent à cœur », a-t-elle souligné sur le marché de Thoury-Férottes. Mais le candidat de Reconquête, Guillaume Cazauran, ancien chef d’entreprise, entend bien lui aussi porter ses idées. En tractage, à Saint-Pierre-les-Nemours, il confie : « J'ai fait une grande partie de ma vie dans l’économie et je pense être utile sur tout le domaine économique ».
A gauche, Marie-Pierre Molina, candidate la France Insoumise, a été choisie pour représenter la NUPES. En visite dans un quartier de Nemours, cette professeure des écoles a affirmé : « Quand je serai élue à l’Assemblée Nationale, ma première mesure sera d’éradiquer la pauvreté, que tout le monde puisse vivre dignement ».
Dans cette circonscription les autres candidats sont :
- Loïc Roussel, L’écologie au centre
- Franck Delalande, Parti animaliste
- Stéphany Faury, Parti ouvrier indépendant démocratique
- Laurent Castellan, Debout la France,
- Elodie Broch, Lutte Ouvrière
- Sandrine Papin, Sans Etiquette
La quatrième circonscription de Seine-et-Marne
Dans cette circonscription qui rassemble notamment les communes de Provins, Nangis ou la Ferté Gaucher, Christian Jacob, est élu député depuis 1995, avec une interruption entre 2002 et 2007, lorsqu'il est devenu ministre. Cette année, le président des Républicains a décidé de ne pas se représenter. Il se place simplement comme suppléant. Il soutien la candidature d’Isabelle Perigault. Elle est Présidente du Val-Briard depuis 2018 et maire (LR) du Plessis-Feu-Aussoux depuis 2014. Lors d’un débat, diffusé sur France 3 Île-de France, le 18 mai dernier, elle indique être « une candidate avec un ancrage local, avec une capacité à fédérer.» Elle promet « de défendre les habitants pour les transports, les services publics et la ruralité. »
De son côté, le Rassemblement National qui a récolté une majorité de voix à la présidentielle dans cette circonscription, compte bien remporter ce siège. Aymeric Durox, le référent départemental du parti, Conseiller régional d’Ile-de-France, conseiller municipal et communautaire de Nangis est candidat. Lors de notre débat diffusé sur notre chaîne, il a affirmé que s’il est élu, il serait « un député qui s’oppose à la retraite à 65 ans, à la découpe de la France par tranche, et à la casse sociale. »
Frédéric Venant, le candidat de Reconquête dans cette circonscription indique représenter le parti d’Eric Zemour. Ce chef d’entreprise, également comédien propose « pour favoriser le pouvoir d’achat, un blocage des prix de l’essence à 1 euro 80 et une prise en charge de 40 euros pour les citoyens qui se rendent au travail en voiture.»
Jean-Philippe Delvaux, le candidat de la majorité présidentielle se présente sous la bannière AGIR. Ancien libraire, élu d’opposition à Provins, il « entend porter à l’Assemblée nationale la parole de la ruralité. » (...) « Ce territoire j’y ai grandi, je l’aime et je le connais », expose t-il.
Mathieu Garnier, candidat la France Insoumise désigné pour représenter la NUPES, dénonce « les politiques libérales qui font que l’on détruit les services publics et que l’on n' investit pas dans les territoires", pronant la rupture. « Il propose un blocage du prix de l’essence à 1 euro 40, un smic à 1500 euros ».
Dans cette circonscription les autres candidats sont :
- Françoise Cottin, Ouvrier indépendant démocratique,
- Cécile Chabrand, Debout la France
- Djamila Merzoud-Aissaoui, Sans Etiquette
- Audrey Roseline Rousset, Le mouvement de la ruralité
- Jean-Yves Gaudey, Lutte Ouvrière
- Gabrielle Huot, Parti animaliste
La 5ème circonscription
Dans cette circonscription, qui couvre notamment Coulommiers, la Ferté-sous-Jouarre ou Serris, le ministre délégué au Commerce extérieur, Franck Riester encarté Agir, défendra la majorité présidentielle. En 2017, il avait réussi à conserver son siège face au Front national, il espère faire pareil en 2022.
Face à lui, 11 autres candidats : comme par exemple François Lenormand investi par le Rassemblement National ou Jean-Michel Aspro pour le parti Reconquête. Le candidat de la NUPES, Cédric Colin (LFI) espère bien se qualifier pour le second tour. Lors du premier tour de la présidentielle en 2022, les voix se sont dispersées entre les différents candidats de gauche dans cette circonscription. Cette fois-ci, le rassemblement de plusieurs partis fera peut-être la différence.
Dans cette circonscription les autres candidats sont :
- Gurvan Judas, Gauche Républicaine et Socialiste
- Pascal Quenot, Lutte Ouvrière
- Eric Noirez, Droite souverainiste
- Jacques Lemoine, Le mouvement de la ruralité
- Eléonore Lajoye, Parti Animaliste
- Nicolas Caux, Les Républicains
- Marie-Pierre Chevallier, Divers Ecologistes
- Redouane Dahmane, Divers
La 11ème circonscription de Seine-et-Marne
Le 12 juin, les regards seront également tournés vers la 11ème circonscription de Seine-et-Marne. Dans cette dernière circonscription socialiste du département, le médiatique Olivier Faure, le Premier secrétaire du parti socialiste, se représente pour le rassemblement NUPES. Député depuis 2012, il a des chances de l’emporter dans cette circonscription ancrée depuis longtemps à gauche, avec des villes comme le Mée-sur-Seine, Moissy-Cramayel ou Savigny le Temple. En 2017, il avait sauvé son siège au second tour, en pleine vague en faveur d’Emmanuel Macron face à la candidate de LREM, Amandine Rubinelli.
Cette fois ci, c’est Charlyne Péculier, 24 ans qui défendra la majorité présidentielle. Encartée LREM depuis 5 ans, elle revendique des expériences de terrain en tant qu’adjointe au maire de Cesson en charge du Développement durable ou comme présidente d’une association qui lutte contre les violences conjugales. « A l’Assemblée Nationale je souhaite défendre les projets écologiques, rendre plus facile les aides sociales pour les aidants, et avancer sur le statut de bénévole », raconte t-elle.
Martine Demonchy, sait qu’elle ne part pas favorite dans cette circonscription mais elle entend bien diffuser les idées du Rassemblement National. « Il y a des choses primordiales pour la France, le pouvoir d’achat notamment avec les prix de l’essence qui augmentent, la sécurité avec un manque de fermeté du gouvernement. Il y a également le souci de la désertification médicale. Les habitants qui arrivent en Seine-et-Marne ne trouvent plus de médecins », précise-t-elle.
Brigitte Lapeyronnie défend les couleurs du parti d’Eric Zemmour, Reconquête : « Les réunions publiques se passent plutôt bien, les gens comprennent notre démarche. L’amour de la France tout le monde peut l’avoir », estime cette bénévole dans plusieurs associations.
Dans cette circonscription les autres candidats sont :
- Joël Sangaré, sans Etiquette
- Sylvie Morel-Lelu, Parti animaliste
- Anne De La Torre, Lutte Ouvrière
- Evelyne Marque Gras, Debout La France
La Seine-et-Marne, comme d’autres départements est donc marquée par beaucoup d’incertitudes. Les cartes pourraient être largement rebattues par rapport à 2017.