Un père de 44 ans est jugé devant les assises de Seine-et-Marne pour avoir étouffer sa fille Johanna pendant son sommeil. La fillette de 6 ans souffrait de tétraplégie, épilepsie et d'un fort retard mental.
Devant la cour, ce père a déclarait "ne plus supporter le lourd handicap de sa fille", il explique son geste par sa détresse et son sentiment d'isolement.
"Elle était très jolie, souriante", a glissé l'accusé, cramponné à la barre, au premier jour de son procès.
"Je l'aimais", a-t-il ajouté d'une voix faible, peinant à retenir ses larmes.
Ce maçon d'origine portugaise, décrit comme un père aimant par son entourage, est accusé d'avoir étouffé sa fille unique au domicile familial de Boulancourt, à 80 kilomètres au sud de Paris, le 3 janvier 2011. Il encourt la réclusion à perpétuité pour assassinat.
Évoquant le poids du regard des autres et sa souffrance face au handicap de sa fille, cet homme de petite taille a expliqué qu'il devait prendre en charge quasiment seul son enfant, sa femme étant maniaco-dépressive et régulièrement hospitalisée.
"Je lui changeais les couches, je lui donnais son bain. Je lui faisais et lui donnais à manger. On regardait des programmes qu'elle aimait bien à la télé", a
relaté l'accusé, peinant à trouver ses mots. "Je la tenais dans mes bras, je lui faisais des bisous".
Née prématurée, Johana était tétraplégique, épileptique et souffrait d'un fort retard mental. Portant des couches, ne pouvant pas rester assise, elle dépendait totalement de ses parents et du centre spécialisé où elle passait ses journées.
Lors de son audition par les enquêteurs, l'accusé avait expliqué avoir étouffé sa fille en lui pinçant le nez et en plaçant sa main sur sa bouche, dans sa chambre, peu de temps après l'avoir couchée.
Il souhaitait ensuite tuer son épouse puis se donner la mort, mais n'en a pas eu le courage. Un virement de 10.000 euros avait été effectué peu de temps auparavant sur le compte bancaire de sa mère, destiné selon lui à payer les obsèques de la famille.
"C'était un geste de détresse, de désespoir", a souligné en marge de l'audience son avocat, Me Hubert Delarue. "C'est quelqu'un qui est très atteint au plan psychologique et psychiatrique. Il adorait sa fille, et souffre énormément de son absence".
Le verdict est attendu vendredi.