En Seine-et-Marne, plusieurs entreprises enregistrent un pic d'activité. Certaines, comme le dernier fabriquant de thermomètres de France, inversent la tendance et exportent à nouveau vers la Chine.
C'est l'un des derniers fabricants de thermomètre dans l'Hexagone, il se situe à Vaux-le-Pénil. 70% de la production est asiatique, le reste est fabriqué ici et pour la première fois, cette PME de 15 salariés vient d'inverser la tendance : ses marchandises sont exportées vers la Chine.
"C'est quelque chose d'exceptionnel et j'étais loin de m'imaginer que ceci puisse arriver, cela fait partie des choses qu'il faut être prêt à assumer", raconte Gérard Lux président l'entreprise STIL.
Des compétences perdues
À une heure de là, Égreville et sa fonderie historique. Depuis quelques jours, les fours tournent à plein régime. Depuis que l'entreprise s'est vue confier la fabrication de pièces de quincaillerie pour l'ameublement. Une niche industriellement traditionnellement aux mains de la Chine."Avec le coronavirus, on a une demande depuis deux semaines qui est assez soutenue. Après deux ou trois contacts minimum par semaine pour ce type de pièce parce que les clients qui hésitaient à revenir en France ont une volonté encore plus forte maintenant de travailler ici", explique Jérôme Pétin, directeur commercial de la Fonderie Roger.
Et voilà comment une industrie locale est parvenue à reprendre des parts de marché aux géants asiatiques. Oui mais à certaines conditions. "Il y a un problème de savoir-faire, de compétence, parce que ces dernières décennies, nous avons perdu nous avons perdu énormément de savoir-faire dans certaines fabrications. Je pense aux petits objets notamment, aux pin's, médailles, porte-clefs, parce que cela nécessite beaucoup de main d'œuvre. Et ensuite, il y a la problématique de prix", poursuit ce dirigeant.
"C'est une aubaine"
Retour chez le fabricant de thermomètres, pour son directeur, c'est sûr : l'épidémie de coronavirus a bien eu un effet bénéfique pour certaines PME."C'est une aubaine parce qu'effectivement je pense que nos clients se rendent compte qu'il y a une nécessité d'éviter ces risques et d'avoir une production française. Donc nous sommes capables nous, parce que nous avons gardé les machines, le savoir-faire, de pouvoir à très court terme récupéré une partie de la production", indique Gérard Lux.