Dans certaines salles du lycée Voillaume, la température descend à 11 degrés, et dans le gymnase, le thermomètre passe sous les 7 degrés. Des conditions extrêmes auxquelles s’ajoutent des coupures d’électricité récurrentes et des sanitaires insalubres.
Avec l’arrivée du froid, les conditions de travail sont de plus en plus pénibles pour les 2.400 élèves du lycée Voillaume à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), l’un des plus grands de l’Académie de Créteil. En cause notamment, des locaux vétustes (fenêtres cassées, pannes d’électricité et de chauffage, dalles de plafond qui s’effondrent…) et ce malgré 47 millions d’euros de travaux de rénovation. À cela, s’ajoutent des toilettes sales et sans portes.
"La Seine-Saint-Denis, en raison de ses caractéristiques sociales, retient toute mon attention" assure Pap Ndiaye
Ce mardi, Pap Ndiaye et Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France, ont pu constater la situation. Sur place, le ministre de l’Éducation a tenu à répondre aux professeurs, réunis dans la cour du lycée, qui scandaient "rupture d’égalité". "La Seine-Saint-Denis, en raison de ses caractéristiques sociales, retient toute mon attention (…) Sachez que ce département, est un département que j’ai directement sur mon bureau, si je puis dire, en raison de ses conditions particulières", a-t-il assuré.
Des cours assurés dans le noir et dans le froid
Sur les réseaux sociaux, des images d’élèves dans le noir, éclairant leur cahier à l’aide de téléphones portables ont circulé dès lundi sur les réseaux sociaux, suscitant la colère de plusieurs élus franciliens.
Coupures de courant, isolation défectueuse, vétusté des locaux... Ce lundi, dans un courrier, la députée de la 10e circonscription de Seine-Saint-Denis, Nadège Abomangoli (LFI-Nupes) interpelle le maire de la ville et le conseil régional. Elle demande "une intervention d'urgence" pour mettre fin à cette situation.
Selon une lycéenne, c’est la dixième panne d’électricité depuis le début de l’année. Ce mardi matin encore, le froid pétrifiait plusieurs élèves dans les salles du bâtiment A, l’un des plus vétustes, mais aussi dans le gymnase. Des conditions qui poussent certains professeurs à annuler leurs cours. "On est à 8 degrés dans le petit gymnase, qui devrait être le plus chaud, donc là depuis ce matin, on refuse de faire cours dans ce gymnase parce qu’avec une doudoune, un bonnet et des gants, on ne peut pas faire de la musculation, de la danse ou du step", explique Isabelle Serrano, professeure d’EPS.
Des travaux « ciblés » prévus pendant les vacances de Noël
Valérie Pécresse, responsable des travaux dans les lycées franciliens, a voulu rassurer élèves et professeures. La présidente de région a assuré que des petits travaux "ciblés" seront entrepris pendant les vacances de Noël, notamment dans les sanitaires et au niveau du chauffage en attendant des travaux de rénovation plus importants. "La région a mis 6,6 milliards d’euros sur la table pour rénover les lycées. Le problème, ce sont les moyens et le temps. Vous savez que le secteur du bâtiment et des travaux publics est saturé en Île-de-France et aujourd’hui, c’est compliqué, ça prend du temps de rénover un lycée", s’est-elle défendue.