Sept lycées parisiens, dont six professionnels, sont concernés par fermeture partielle ou totale dès la rentrée 2023. Deux autres lycées fermeront leurs portes en 2024. Une décision dénoncée par les syndicats, parents d'élèves et enseignants rassemblés ce matin devant le Conseil régional à Saint-Ouen.
Le couperet est tombé ce mardi. La région Île-de-France s'apprête à fermer neuf lycées parisiens à l'horizon 2024. Une décision qui a été entérinée lors de la réunion du comité interacadémique de l'Éducation nationale qui s'est tenue aujourd'hui.
Sept lycées parisiens, dont six professionnels, sont concernés par fermeture partielle ou totale dès la rentrée 2023. Deux autres lycées fermeront leurs portes en 2024. La région Île-de-France en charge des lycées justifie cette décision en raison de la vétusté des locaux et par la baisse du nombre d'élèves.
Pour Valérie Pécresse, qui s'est exprimée lors d'une conférence de presse à l'issue de la réunion, la "baisse historique des effectifs des lycées de Paris", avec environ 8.000 places vacantes aujourd'hui et une perspective de 12.000 places vacantes d'ici à 2030, justifie le "regroupement" décidé. Ce dernier n'entraînera "aucune fermeture d'offre de formation", a promis le recteur de la région académique d'Ile-de-France et de l'académie de Paris, Christophe Kerrero, qui s'engage à "accompagner à la fois les élèves et les personnels dans ces transferts".
Cette décision a été dénoncée par les syndicats, parents d'élèves et enseignants qui se sont rassemblés dès ce matin devant le Conseil régional à Saint-Ouen.
Des syndicats et des parents d'élèves mobilisés depuis plusieurs semaines
Ce mardi, Sabine Dehecq a souhaité être présente à la mobilisation devant le siège de la région. Elle est professeur d'EPS au lycée Charles-de-Gaulle à Paris dans le 20e et déplore totalement la décision de fermer l'établissement où elle travaille. "Nos élèves ont besoin de petites structures, ils ont besoin de sentir qu’on est attentionné", explique-t-elle. "On ne fait pas qu'un métier d’enseignant en lycée professionnel, c’est beaucoup plus que ça."
Thomas Ballion enseigne l'histoire et géographie au lycée Elisa Lemonnier dans le 12e arrondissement. "Le lycée Lemonnier est destiné à accueillir les élèves des lycées professionnels qui vont fermer", dit l'enseignant. "Nous les accueillons avec grand plaisir, ils sont les bienvenus", précise-t-il. "En même temps, il ferme la section générale, c'est-à-dire que leur idée, c'est d'entasser les élèves des sections générales dans les classes surchargées du lycée Paul-Valéry", déplore l'enseignant.
Des lycéens qui s'inquiètent pour leur avenir
Même déception pour cette élève de seconde. Locha Koltes, lycéenne au lycée Brassens dans 19e arrondissement. Elle regrette de ne pas avoir été informée de la fermeture prévue de son établissement. "Si on m'avait tenu au courant que le lycée fermait, j'aurais peut-être réfléchi à une autre orientation", dit la jeune fille.
Dans le détail, les fermetures à la rentrée 2023 concernent le lycée général Georges-Brassens (19ème arrondissement) et six lycées professionnels : Brassaï (15ème), Armand-Carrel (19ème), le site de Charenton de Théophile-Gautier (12ème), le site Friant de Lucas-de-Nehou (14ème), Valadon (18ème) et Charles-de-Gaulle (20ème). En 2024, les lycées Jacques Monot (5ème) et François-Rabelais (18ème) fermeront, à leur tour, leurs portes.
Des personnalités politiques comme Sarah Legrain, la députée LFI du XIXe arr, ou le groupe les Ecologistes de la Ville de Paris ont apporté leur soutien à la mobilisation devant le Conseil régional.
Au total, Paris compte 29 lycées professionnels. Certains étaient jusqu'en 2021 encore gérés par la Ville de Paris mais tous sont désormais gérés par la région.
Selon Valérie Pécresse, les économies réalisées vont aussi permettre de "dégager des moyens pour pouvoir les déployer en banlieue" où, à l'inverse, les effectifs augmentent. La Région prévoit 11 lycées neufs et 6 extensions, soit 14.700 places supplémentaires, d'ici à 2028. A la place du foncier libéré, Valérie Pécresse entend ouvrir 1.000 lits sous formes d'internats, en particulier pour les filles, ou de résidences étudiantes, surtout pour "la filière médicale et paramédicale", a-t-elle détaillé.