Un homme de 29 ans comparaissait mardi 9 septembre devant les assises de Seine-Saint-Denis, à Bobigny, pour avoir tué de plus de trente coups de couteau de cuisine une femme de 53 ans qui fut son amante. Il a été condamné à 17 ans de réclusion criminelle.
Vingt ans de réclusion avaient été requis par l’avocat général Damien face à « l’acharnement » de l’accusé. « J'ai été choqué d'apprendre que je lui avais porté autant de coups », avait dit l'accusé le 8 septembre, prostré dans le box, assurant avoir été dans un « état de panique » au moment des faits, en 2012, à Aulnay-sous-Bois.
Jugé pour avoir tué son ancienne amante de 53 ans, ce jeune homme avait assené trente coups de couteaux à sa victime. Il a finalement été condamné à 17 ans de prison et 10 000 euros de dommages et intérêts pour les trois enfants de la victime et 5 000 euros pour sa sœur.
« Les parties civiles ne s'attendaient pas à une peine si lourde, elles ont été touchées par les déclarations et l'émotion de l'accusé lors du procès », a dit au Parisien Me Jérôme Karsenti, l'avocat des trois enfants et de la sœur de la victime. L'accusé « veut expier le mal qu'il a fait », a assuré son avocate, Me Marianne Dewinne, ajoutant que son client « est resté très digne et a accepté le verdict ».
Pour l’avocate, son client est un « enfant solitaire, manquant de confiance en lui, à cause d'une enfance teintée de fragilité et d'une pelade, a eu le sentiment d'être pris dans les filets de cette femme. Il est pris dans quelque chose qui va lui faire se sentir mal, se sentir sale. » « J'ai fait la pire erreur qu'il soit possible de faire », a assuré l'accusé en larmes avant de présenter ses excuses à la famille.
Une relation intime et ambiguë
Le jeune homme, Mehdi, âgé de 27 ans au moment des faits, s’était rapproché de Sylvianne, une voisine et amie de la famille de Mehdi, récemment veuve. Entre ses 16 et ses 21 ans, il avait entretenu une relation intime mais ambiguë avec celle-ci. "Elle me touchait avec son pied sous la table. Elle me consolait quand ça n'allait pas chez moi et m'a fait comprendre qu'elle ferait de moi un homme, qu'elle me montrerait les choses de la vie", a-t-il raconté.
Les trois enfants de la victime, qui entretenaient des relations distendues avec leur mère depuis la mort du père, ont évoqué une femme acariâtre, méchante, égoïste et alcoolique. D’après Mehdi, Sylvianne "dénigrait son mari". Du temps de leur relation intime, a-t-il poursuivi, elle lui aurait même demandé de le tuer d'un coup de cric, alors que les deux hommes faisaient régulièrement de la mécanique ensemble. "Elle m'a dit: ça sera vu comme un accident", a-t-il ajouté.