Des militants écologistes qui occupaient des jardins ouvriers à Aubervilliers évacués

Près d'un hectare de jardins ouvriers doit être détruit pour la construction d'une piscine utilisée comme bassin d'entraînement lors des Jeux olympiques 2024.

Tôt ce jeudi matin, les forces de l'ordre ont procédé à "l'évacuation de parcelles des jardins d'Aubervilliers, illégalement occupées depuis le 30 avril", a déclaré la préfecture de la Seine-Saint-Denis dans un communiqué. "Une quinzaine d'occupants a été expulsée dans le calme. Seul un individu a été placé en garde à vue pour outrage et violences à l'encontre des policiers", a-t-elle détaillé.

La destruction de leurs installations de fortune, bâties au fil des mois, a aussitôt commencé. La "remise en état" et une "sécurisation" des lieux ont débuté, pour permettre au chantier de démarrer, selon la préfecture.

Ces jardins ouvriers, enclave centenaire de 2,5 hectares au pied des tours, doivent être amputés de près de 4 000 m² pour la construction d'une vaste terrasse attenante à ce nouveau centre aquatique. L'infrastructure doit servir à l'entraînement des athlètes pour les JO, puis sera ouverte au grand public.

Selon le Collectif de défense des jardins ouvriers d’Aubervilliers, 1 hectare de jardins sur les sept cultivés est menacé (6 000 autres pour la construction d'une gare du Grand Paris Express). "On assiste complètement désarmés à la destruction des jardins par une pelleteuse, c'est une violence inouïe. On est entouré par des CRS qui nous prennent pour des terroristes", a témoigné dans la matinée Camille, un militant écologiste présent sur place.

Un équipement jugé essentiel pour le département

"Patrimoine naturel et culturel, îlot de fraîcheur, refuge de biodiversité, outil de lien social, d'éducation à l'environnement... les jardins ouvriers d'Aubervilliers détruits pour quelques semaines de Jeux Olympiques en 2024", a tweeté Julien Bayou, le secrétaire national d'EELV.

Des opposants ont déposé lundi un recours contre le permis de construire du projet. D'un coût de 33,6 millions d'euros, il est porté par la ville d'Aubervilliers et bénéficie notamment d'environ 10 millions d'euros de subventions de la Solideo, la société de livraison des ouvrages olympiques. Détenteur du terrain, Grand Paris Aménagement n'a pas pu être joint. Fin avril, GPA assurait avoir relogé les jardiniers concernés sur d'autres parcelles voisines en "privilégiant le dialogue".

Le même mois, la mairie estimait qu'il était "trop tard" pour empêcher le projet. La maire (UDI) Karine Franclet estimait ainsi que casser le marché public signifierait "4,7 millions d'euros" de pénalités et argue d'avoir hérité de ce "dossier compliqué" de sa prédécesseure communiste. Par ailleurs, le département est sous doté en piscines et un enfant sur deux ne sait pas nager en Seine-Saint-Denis à l'entrée en 6e.

Des défenseurs de ces jardins ont appelé à une manifestation à 18h devant la mairie d'Aubervilliers.

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