La Fédération syndicale unitaire (FSU) de Seine-Saint-Denis a lancé un nouvel appel à la grève pour le jeudi 20 janvier. Le syndicat demande des mesures concernant le protocole sanitaire, et un "plan d’urgence" pour améliorer les conditions de travail et de rémunération des personnels.
Après la journée de mobilisation du jeudi 13 janvier, qui a rassemblé plusieurs milliers de personnes dans la capitale, la FSU appelle de nouveau à la grève, le 20 janvier. "Ce lundi, nous ne verrons rien de concret dans nos écoles", déplore le syndicat dans un communiqué. "Après une journée de grève et de manifestations historiques… Nous ne sommes pas satisfait-es", souligne la FSU.
Dénonçant une "politique brutale menée" par Jean-Michel Blanquer et "cinq ans de mépris", le syndicat liste une série de "promesses" formulées par le Ministre de l'Éducation nationale suite au 13 janvier. "Dialogue bi-mensuel régulier avec les organisations syndicales", "cinq millions de masques FFP2 sans préciser pour qui exactement", "recrutement de 3 300 professeur-es contractuel-les de plus sachant qu’il n’y a pas de candidat-es pour les postes déjà offerts", "recrutement de 1 500 AED (assistants d'éducation) pour 10 700 collèges et lycées sur l’ensemble du territoire, soit 1 AED pour 7 établissements"... "Rien sur le protocole sanitaire, pourtant le détonateur de la mobilisation massive", pointe enfin du doigt la FSU.
Le syndicat, qui déplore un "sous-investissement chronique dans le service public d’éducation", appelle ainsi à une nouvelle mobilisation : "Le ministre est loin des attentes des collègues". La FSU demande un "plan d’urgence" pour améliorer les conditions de travail et de rémunération.
La fédération syndicale, qui réclame "de réelles avancées", liste une série de demandes, parmi lesquelles "un protocole protecteur, notamment le retour à la règle "1 cas = 1 fermeture"", "des capteurs CO2, des purificateurs d’air, du gel", "l’annulation des évaluations à la mi CP", "le report des épreuves de spécialité du baccalauréat en juin", et "la suppression du contrôle continu". Le syndicat exige aussi, entre autres, "un plan massif de recrutement de personnels titulaires", ainsi qu’"une revalorisation conséquente et immédiate de nos salaires (...) pour rendre les recrutements attractifs".
“La crise pose la question de la casse du service public”
Catherine Da Silva, représentante du SNUipp-FSU 93, participera à la grève le 20 janvier, mais aussi le 27 janvier. Cette directrice d’école élémentaire à La Plaine Saint-Denis se dit "très en colère" : "Il faut continuer à mettre la pression. Les réponses de monsieur Blanquer n’en sont pas, il n’écoute pas. En effet, il y a la crise du protocole sanitaire, qui a changé je ne sais combien de fois, mais c’est un symptôme de ce qu’on subit depuis longtemps, ça révèle le chaos dans lequel on est."
"Il faut des moyens supplémentaires, et notamment embaucher des remplaçants, poursuit-elle. Et il faut mettre des gens formés devant les élèves, l’école n’est pas une garderie. Forcément, c’est aussi la question de la revalorisation salariale : aujourd’hui, personne ne veut devenir enseignant."
"Ça fait deux ans qu’on est dans la crise sanitaire, il y a des enfants qui vont très mal, et je n’ai même pas de psychologue scolaire dans mon école, déplore par ailleurs Catherine Da Silva. On était déjà dans un état fragile avant l’épidémie, à un moment il faut se donner les moyens. La crise pose la question de la casse du service public."
Au niveau national, le SNUipp-FSU, qui appelle à "une grève massive le jeudi 27 janvier", incite également à une mobilisation le 20 janvier, "y compris par la grève en fonction des décisions locales". "Après la grève du 13 janvier, FSU, FO, CGT, Sud éducation, la FCPE et les organisations lycéennes appellent à poursuivre la mobilisation via une nouvelle journée d’action jeudi 20 janvier, explique le syndicat. Le gouvernement doit répondre à toute la colère et aux exigences exprimées notamment sur le plan sanitaire, celui des moyens et la politique éducative." Le SNUipp-FSU dénonce ainsi un "ras-le-bol de la situation à l’école", "inchangée et chaotique", et demande notamment une campagne de tests préventifs, et davantage de recrutements.
De son côté, la FSU 93 précise que les manifestations et rassemblements à Paris sont "en cours d’organisation".