Féminicide : 30 ans requis pour un meurtre qui avait " bouleversé" la justice

Le parquet de Bobigny a requis vendredi 30 ans de réclusion criminelle à l'encontre d'un homme accusé d'avoir tué sa femme en novembre 2021 à Epinay-sur-Seine en Seine-Saint-Denis.

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Khalid Fahem, 54 ans, est jugé depuis mardi aux assises pour le meurtre par dix-sept coups de couteau de sa femme Bouchra Bouali, neuf jours après sa sortie de prison où il purgeait une peine pour violences conjugales. Une libération anticipée de trois semaines dont la justice avait oublié d'informer la victime, qui bénéficiait de protocoles de protection.

"La mort de Bouchra Bouali a bouleversé l'ensemble de la communauté judiciaire, tout particulièrement les magistrats du parquet de Bobigny, et au premier rang ceux qui la connaissaient parce qu'ils la protégeaient", a concédé l'avocate générale Marina Kieny en préambule de son réquisitoire de 45 minutes.

Malgré trois plaintes de la victime en quelques mois, deux incarcérations de l'accusé, une salve d'interdictions judiciaires et l'activation de protocoles de protection des personnes vulnérables, la justice n'a su éviter le drame. Le parquet reconnaît l'erreur de n'avoir pas averti Bouchra Bouali, 44 ans, de la libération de son mari.

Le retentissement de ce crime a amené le ministère de la Justice à prendre un mois plus tard un décret ordonnant aux autorités d'informer systématiquement les victimes de violences conjugales de la sortie de détention d'un conjoint violent et de s'interroger sur les mesures de protection à prendre

"Kalid Fahem était déterminé à tuer"

"C'était un passage à l'acte qui était annoncé. Kalid Fahem était déterminé à tuer Bouchra Bouali, et cette détermination n'a fait que se renforcer au gré de ses incarcérations", a rappelé la représentante du ministère public. Devant ses différents co-détenus, l'accusé ressassait ses envies de meurtre.

Pour l'accusation, Khalid Fahem ne supportait pas l'émancipation de sa femme. Après qu'elle avait fait seule l'acquisition du domicile conjugal en 2014, puis celui d'un magasin de prêt-à-porter en 2018 où il n'était que simple employé, elle venait de lui annoncer leur rupture. Ce crime "est lié à la perte de contrôle qu'il exerçait sur sa femme. Il avait accédé à un statut social grâce à sa femme", a estimé Marina Kieny. 

Le 26 novembre 2021, à l'abri du froid et de la pluie dans une voiture de location, Khalid Fahem attend Bouchra Bouali au pied de la tour où elle habite avec leurs deux filles. Durant ces deux heures à patienter, il voit passer ses filles qui rentrent de l'école, aiguise le couteau de cuisine qu'il vient d'acheter en grande surface, grignote des bonbons. Les coups seront d'une telle violence que la lame du couteau s'en déformera.  Le verdict est attendu en fin de journée.

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